La criminalité organisée est l'une des principales menaces qui pèsent sur la sécurité d'un pays. Elle nuit au développement social, économique, politique et culturel des sociétés. De nature complexe, la criminalité organisée a évolué, parallèlement à la progression de la mondialisation et à l'expansion du commerce international, de sorte que l'éventail de ses activités s'est élargi et diversifié. La lutte contre la criminalité organisée fait partie des priorités de l'Algérie. Le plan d'action de l'Algérie relatif à la criminalité organisée invite la Gendarmerie nationale et la direction générale des douanes, à renforcer ensemble leur action dans ce domaine. Ce plan prévoit une approche intégrée à chaque stade, de la prévention à la répression et aux poursuites de tous les comportements criminels, lesquels devraient faire l'objet de règles minimales relatives aux éléments constitutifs des infractions pénales. C'est dans cette dynamique que s'inscrit l'accord récent entre le commandement de la Gendarmerie nationale et la direction nationale des douanes. Selon le DG des douanes, Mohamed Abdou Bouderbala, dans un entretien accordé à la revue El Djeich, dans son 541e édition, la portée de cet accord consiste à mettre «Gendarmerie Douane en phase». Ces derniers devront travailler ensemble à chaque fois que la nature de l'infraction l'exige. «Nos deux institutions sont complémentaires dans plusieurs actions de lutte contre la contrebande, tout comme elle convergent très souvent vers les même objectifs» dira-t-il. D'ailleurs, le département des douanes est disposé à former des gendarmes dans le domaine informatique, lié à l'exploitation de ses données, ou encore à spécialiser certains dans le domaine de la technique douanière. De son côté, la Gendarmerie nationale met à la disposition des douanes des renseignements et informations à chaque fois que ceux-ci concernent l'activité de la douane. Pour Bouderbala, la formation est très importante. Elle se situe au centre de cette coopération. Le DG des douanes expliquera que son département s'est totalement engagé, à travers son plan de modernisation 2007/2010, à faire de la formation un levier important à même de déclencher une mue au sein de cette institution. Dans ce cadre, la professionnalisation du corps actif des douanes, notamment le personnel exerçant au niveau des brigades, devient nécessaire et inévitable à la fois. «Nos besoins en formation dans ce domaine sont importants et en constante évolution. Il ne s'agit pas de former juste pour former, mais plutôt de répondre à des besoins qui se font ressentir notamment au niveau de la surveillance des frontières et la lutte contre la fraude». Par ailleurs, l'efficacité de la lutte contre le crime organisé passe certainement par une mise à niveau du dispositif légal et réglementaire mais aussi, par une interopérabilité des procédures de travail et des équipements entre les différents intervenants nationaux. A ce sujet, Bouderbala dira que la douane est consciente de l'extrême nécessité de collaborer avec d'autres institutions de l'Etat qui disposent, naturellement, de plus d'expérience et de moyens dans certains domaines de la lutte contre le phénomène des fraudes transfrontalières. La douane va aussi, selon Bouderbala, mettre à la disposition des services de la Gendarmerie nationale toute son expérience et ses moyens pour leur permettre une meilleure prise en charge des affaires touchant aux mouvements des marchandises et des personnes traversant les frontières. «Ce sont là les deux axes de collaboration opérationnelle portés par cet accord de coopération Gendarmerie nationale-Douane, à savoir l'échange d'informations et l'intervention sur le terrain qui seront déclinés au niveau central et local», conclut-le DG des douanes.