Il a toujours été admis que la criminalité organisée, dont la corruption est l'une des composantes communes, est un frein pour le développement dans le quadruple sens où elle s'accapare d'"affaires" sans véritable réponse légale à un avis d'appel d'offres, elle "achète" des consciences, elle intimide, elle terrorise, elle crée des lois parallèles. C'est donc en connaissance de cause que le chef du gouvernement expose les motifs d'un redoublement d'efforts des forces de sécurité, d'une impérative collaboration des populations, d'une obligation de cohérence entre toutes les politiques d'action à mettre en œuvre et d'une obligation de résultats. La barre est peut-être placée à un haut niveau d'exigence. Pour ce qui concerne le terrorisme, cela implique la mise en œuvre de moyens énormes mais ces moyens seront disponibles, d'après le chef du gouvernement. Des questions peuvent tout de même se poser afin d'identifier tous les domaines d'activité de la criminalité organisée, plus particulièrement quand on évoque les entraides mutuelles auxquelles, dit-on, se livrent les organisations criminelles. Les grands domaines de la criminalité, sont-ils séparés ? Ceux qui brassent des masses d'argent tirées du trafic de drogue, sont-ils les mêmes qui investissent dans la prostitution, qui investissent dans les violations de la loi en contournant le code des marchés ? En parlant d'adaptation des forces de sécurité aux menaces diverses qui se créent continuellement, c'est-à-dire à professionnaliser ces forces, le constat est certainement fait que les malfaiteurs professionnels sont devenus multidisciplinaires et peuvent agir selon toutes les opportunités qui s'offrent à eux.