Comme tout les pays en développement, le secteur de l'enseignement supérieur en Algérie est l'objet d'une demande sociale importante. De ce fait, il joue un rôle décisif dans la vie économique, sociale et culturelle du pays. A ce titre, et afin de renforcer ce secteur, le gouvernement a officiellement approuvé les projets de création de quatre centres universitaires à Mila, Tissemsilt, Relizane et Aïn Témouchent. Il est important de noter que les nouveaux établissements sont composés des instituts des sciences et technologies, lettres et langues, sciences économiques, commerciales et gestion. Ces centres devraient être transformés en universités dans les prochaines années, comme cela a été le cas pour de nombreux centres universitaires à travers le pays. En conséquence, la création de ces centres universitaires évitera aux nouveaux bacheliers habitant les quatre villes d'avoir à se déplacer vers les universités situées loin de leur lieu de résidence pour poursuivre les études supérieures. Elle soulagera également les grandes universités du pays saturées. Pour rappel, l'Algérie dispose actuellement d'une soixantaine d'établissements universitaires accueillant plus d'un million d'étudiants. Chaque année, environ 120 000 diplômés sortent de l'université et plus de 300 000 y entrent. Une évolution quantitative importante qui va de pair avec l'augmentation du nombre d'étudiants. Ceux-ci étaient de 23 416 en 1971 puis 372 647 en 1998, et atteignent actuellement 952 699 étudiants. Il faut savoir que sur cette masse d'étudiants, plus de 46% sont hébergés en résidences universitaires et 81% sont boursiers. Pour accueillir cette population estudiantine, des efforts considérables ont été consentis en matière d'infrastructures universitaires. Sur le plan des places pédagogiques, les capacités ont crû d'une manière importante. De 356 400 en 1998, elles ont atteint 806 000 à la rentrée universitaire 2007/2008. En ce qui concerne l'hébergement, le nombre de lits a plus que doublé durant la même période (163 300 en 1998 et 373 400 en 2007/2008) répartis à travers 219 résidences universitaires. Pour le premier trimestre 2008, 35 nouvelles résidences ont été réceptionnées, selon le MESRS. Malgré ce bond quantitatif en infrastructures d'accueil et en enseignants, le déficit reste important, d'autant que les prévisions du ministère, à l'horizon 2009, font état de 1,4 million d'étudiants qui occuperont les bancs des universités. Face aux défis auxquels est confrontée l'Algérie, à savoir l'ouverture à l'économie de marché, l'accord d'association avec l'Union européenne, la prochaine adhésion à l'OMC... il était devenu urgent de revoir toute la politique de l'enseignement supérieur. Une nouvelle stratégie générale fut alors engagée dès 1998. Celle-ci a eu pour cible trois axes majeurs, la réforme de la gestion de l'université, celle des enseignements du supérieur et enfin celle de la réforme de la Fonction publique.