Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a réitéré, jeudi, la position de l'Algérie qui soutient le développement nucléaire en Iran à des fins pacifiques, exprimant, par ailleurs, sa désapprobation quant à la politique de “deux poids deux mesures” qui fait, a-t-il dit, que “certains pays peuvent avoir des possibilités ou des degrés de liberté, alors qu'on les refuse à d'autres”. Pour le ministre, qui était l'invité de l'émission de la Radio internationale, le dialogue autour du dossier, entre les pays 5+1 avec la présence d'un représentant du gouvernement américain, “est extrêmement important et constitue un élément d'espoir qu'il faut développer pour rétablir, dans les semaines qui viennent, les rapports de confiance de nouveau afin de trouver, a-t-il dit, “une solution politique acceptable pour les différentes parties”. L'Iran est, rappelons-le, sous le coup de trois séries de sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU à cause de son refus de suspendre l'enrichissement d'uranium. L'Algérie membre influent du mouvement des Non-alignés, soutient le programme nucléaire civil iranien, dont les grandes puissances craignent qu'il n'ait une finalité militaire. Interrogé, par ailleurs, sur le coup d'Etat en Mauritanie, Medelci a rappelé que la position de l'Algérie a été exprimée mercredi par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines à l'envoyé spécial mauritanien, le général Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, avait, en effet, vivement critiqué la “violation des règles constitutionnelles” entreprises, mercredi dernier par la junte militaire qui a renversé le pouvoir mauritanien le 6 août. L'Algérie a mis les généraux en garde contre le risque d'un isolement politique. La position de l'Union du Maghreb arabe (UMA) n'est pas en reste. Le colonel Maamar El-Gueddafi avait immédiatement, en sa qualité de président de l'UMA, dépêché son secrétaire général qui a pris contact avec des responsables mauritaniens et établi son rapport. “Je crois que l'UMA va continuer à travailler dans le sens du raffermissement du dialogue et elle est extrêmement soucieuse de la préservation de la démocratie dans le pays (Mauritanie)”, déclare-t-il. Concernant l'Union pour la Méditerranée (UPM), M. Medelci a souligné que l'Algérie reste un acteur “important” de cet espace méditerranéen, rappelant par ailleurs que, dans le processus de Barcelone, il y avait une sorte de “déséquilibre”, dans la mesure où les pays du Sud, a-t-il relevé, “n'avaient pas accès à la décision de manière paritaire avec les pays du Nord de la Méditerranée”. “Aujourd'hui, le principe de la parité est inscrit au frontal de l'UPM et cette parité va s'exprimer à double niveau”, a-t-il précisé. Il s'agit d'un niveau présidentiel où un chef d'Etat du sud de la Méditerranée coprésidera pendant deux ans l'UPM ainsi qu'au niveau du secrétariat devant prendre en charge les projets. Le sommet de Paris a décidé que les modalités de fonctionnement du secrétariat doivent faire l'objet d'un examen de la part des hauts fonctionnaires et des propositions seront faites aux ministres des Affaires étrangères qui doivent se réunir à Marseille en novembre. “Nous allons pouvoir d'abord situer d'une manière plus précise le format de ce secrétariat, son organisation, sa localisation et les moyens de son financement”, a-t-il déclaré. Interrogé sur le mandat d'arrêt contre le président soudanais, M. Omar Hassa El-Bachir, accusé de “génocide” par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), le ministre a qualifié cette situation d'”extrêmement fâcheuse”, souhaitant que ce “précédent” ne va pas durer.”Le Président (El-Bachir) et l'ensemble des institutions déploient des efforts méritoires pour arriver à une accalmie sur le front du Sud afin qu'ils puissent traiter, de manière efficace, la question du Darfour”, a-t-il conclu.