Mauritanie, Soudan et Sahel, relations algéro-iraniennes, détenus algériens en Libye, autant de questions décortiquées par le chef de la diplomatie algérienne. L'Algérie réitère les principes de sa politique internationale. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a fait le point sur la diplomatie algérienne. Le coup d‘Etat en Mauritanie, la situation au Soudan, au Sahel, les relations algéro-iraniennes, l'Union pour la Méditerranée et les dossiers des détenus algériens en Libye, sont autant de questions décortiquées par le chef de la diplomatie algérienne à l'occasion de l'interview qu'il a accordée à la chaîne internationale de la Radio algérienne. Pour le coup d'Etat en Mauritanie, le ministre a réitéré que l'Algérie condamne tout changement «de pouvoir en violation des règles constitutionnelles». M.Medelci a rappelé que la position d'Alger, pour ce qui est de la prise de pouvoir par la force, reste «constante» telle qu'exprimée, mercredi, par Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines à l'envoyé spécial mauritanien. M.Messahel avait réaffirmé au général Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed «la position constante de l'Algérie qui condamne les changements de pouvoir en violation des règles constitutionnelles». S'agissant de la réaction de l'Union du Maghreb arabe (UMA) sur ce même sujet, M.Medelci a rappelé que le Guide libyen, le colonel Maâmar El Gueddafi, en sa qualité de président de «l'Union» avait «immédiatement dépêché son secrétaire général qui a pris contact avec des responsables mauritaniens et a établi son rapport». Sur la situation au Soudan, le ministre l'a qualifiée d'«extrêmement fâcheuse». Il souhaite que «ce précédent ne soit pas durable». Il estime à ce propos que le procureur de «la Cour pénale internationale (CPI), a réagi à base d'informations internationales et il s'est attaqué à un pays souverain qui a besoin, en ce moment, de la solidarité de tous les pays». Le ministre a rappelé que l'Algérie a eu des contacts avec les responsables du Soudan lors de la rencontre du Président Abdelaziz Bouteflika avec son homologue soudanais Omar Al Bechir. M.Medelci affirme que les dirigeants soudanais sont conscients de la nécessité d'arrêter les dépassements au Darfour et de travailler pour améliorer le système de gouvernance au Soudan. «Le président (Al Bechir) et l'ensemble des institutions (soudanaises) déploient des efforts méritoires pour arriver à une accalmie sur le front du Sud afin qu'ils puissent traiter, de manière efficace, la question du Darfour», a précisé M.Medelci. Interrogé sur la situation au Sahel, le ministre des Affaires étrangères indique qu'une conférence régionale sur la paix et la sécurité aura lieu au mois d'octobre prochain avec comme thème centrale cette préoccupation. Il a précisé que la conférence sera une opportunité pour évaluer le système de coopération entre les pays de la région et dégager des pistes nouvelles pour le consolider et l'améliorer. Il s'agit d'une action «permanente» qui doit, a-t-il souligné, «évoluer qualitativement». D'après la même source, le Président Bouteflika a donné son accord au Président malien, Amadou Troumani Touré, lors de la visite de ce dernier à Alger. Il réitère que les pays de la zone du Sahel collaborent en vue de trouver le meilleur système de prévention et de traitement des questions sécuritaires. Sur la question des Algériens détenus en Libye, le ministre a eu cette explication: «L'Algérie commencera à appliquer "graduellement" l'accord dans les semaines à venir, et ce, sur la base de ce qui a été signé en mai dernier entre les deux pays.» Quant au dossier du Sahara occidental, le ministre a émis le voeu de voir les négociations, qui ont débuté depuis un an, se poursuivre. Il indique que l'Algérie attend la décision du secrétaire général de l'ONU «d'établir l'agenda des négociations pour le 5e round et de désigner son représentant». Lors de cette émission, M.Medelci est revenu, par ailleurs, sur la visite d'Etat effectuée par le Président Abdelaziz Bouteflika en Iran. Il réaffirme que l'Algérie soutient le développement nucléaire à des fins pacifiques. Il exprime sa désapprobation quant à la politique du «deux poids, deux mesures» qui fait, a-t-il dit, que «certains pays peuvent avoir des possibilités ou des degrés de liberté, alors qu'on les refuse à d'autres». Concernant l'Union pour la Méditerranée (UPM), M.Medelci a souligné que la valeur ajoutée de cette Union réside dans le principe de parité. Contrairement au Processus de Barcelone, explique-t-il, où les pays de la rive Sud n'avaient pas accès à la décision de manière paritaire avec les pays de la rive Nord de la Méditerranée, l'UPM garantit ce principe de parité. En effet, celui-ci s'exprime aussi bien au niveau présidentiel où un chef d'Etat de la rive Sud de la Méditerranée coprésidera pendant deux ans l'UPM, ainsi qu'au niveau du secrétariat de cette Union, devant prendre en charge les projets. A ce propos, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que les ministres des Affaires étrangères vont se réunir en novembre prochain à Marseille pour situer d'une manière plus précise le format de ce secrétariat, son organisation, sa localisation et les moyens de son financement.