Après avoir atteint un plus haut historique à 147 50 dollars le 11 de juillet, le pétrole se traite désormais autour de 113 dollars le baril. Hier, vers 10h45 GMT, le contrat septembre sur le brut léger américain cédait 1,69 dollar, soit 1,47%, à 113,32 dollars le baril, après avoir déjà perdu près d'un dollar jeudi. Le Brent reculait de 1,53 dollar (-1,35%) à 112,15 dollars. Pour M. Nicolas Sarkis, directeur du bimensuel spécialisé "Pétrole et gaz arabes" (PGA), cette baisse s'explique par plusieurs facteurs, comme "la détente des prix des distillats suite à la fin des travaux de maintenance de nombreuses raffineries, le changement de cap dans la stratégie des spéculateurs, le vif redressement du dollar face aux autres grandes monnaies et la non survenance de l'ouragan Bertha dans le golfe du Mexique comme on le craignait". L'expert international s'est, cependant, interrogé si cette baisse exprimait "un retournement durable du marché ou un recul passager qui ne casse pas la spirale à la hausse des prix qui s'est développée, avec des hauts et des bas, depuis près de cinq ans". M. Sarkis prévoit, en outre, une stabilité des prix, estimant que "nonobstant les développements climatiques et géopolitiques, la situations en Géorgie, en Iran, au Nigeria, entre autres, qui sont par définition imprévisibles, les fondamentaux anticipés pour les prochains mois, avec notamment une forte hausse saisonnière de la demande en octobre-décembre, semblent toutefois suffisants pour soutenir les prix et empêcher une chute sévère". L'Opep, de son côté, a réduit sa prévision de croissance de la demande mondiale en 2008 et dit que la production était plus qu'adaptée. Une hausse de la production de l'Opep, un apaisement des tensions politiques et un dollar plus fort induisent des perspectives affaiblies pour le marché pétrolier, ajoute l'organisation."Compte tenu de ces tendances, les risques pour les perspectives du marché pétrolier mondial semblent orientés à la baisse", explique l'Opep dans son rapport mensuel d'août. "Le tassement de la situation économique a abouti à un nouveau ralentissement de la croissance de la demande pétrolière". En dépit de la baisse amorcée depuis juillet dernier, M. Sarkis estime que le prix du baril de pétrole est appelé à connaître une hausse à l'horizon 2010-2012. Soulignant toutefois qu'un rebond des prix vers les 145-150 USD/baril semble difficile pour l'avenir. "Sauf imprévu, un rebond des prix vers les 145-150 dollars le baril semble difficile pour l'avenir, une correction vers les 100 dollars le baril semble, elle aussi, improbable", écrit Nicolas Sarkis, dans la dernière livraison de PGA. Ce rebond, il l'explique par le fait qu'"à l'horizon 2010-2012, le spectre d'un déficit des approvisionnements pour des raisons aussi bien géologiques que politiques devrait très vraisemblablement alimenter la spéculation à la hausse des prix". Pour lui, "la remise en cause des biocarburants, les coûts élevés de développement du pétrole non conventionnel à partir des sables bitumineux du Canada et des schistes asphaltiques aux Etats-Unis et les possibilités limitées de développement de nouvelles capacités de production pétrolières resteront pour longtemps les facteurs structurels et déterminants du trend à la hausse, à long terme, des prix du pétrole".