Les prix du pétrole se repliaient, hier, en début d'échanges, après un bond de huit dollars du baril en trois séances, les opérateurs anticipant une nouvelle progression des stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis et à l'image de marchés plus prudents. A 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre perdait 20 cents par rapport à la clôture de vendredi, à 74,08 dollars, sur l'InterContinental Exchange (ICE). Il a touché mardi un nouveau plus haut depuis le 15 octobre à 74,36 dollars. A la même heure, le brut léger texan (WTI) pour la même échéance cédait 39 cents à 71,03 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Le WTI avait touché lundi un plus haut depuis le 16 juin à 72,10 dollars. Vers 13H05 GMT (15h05 HEC), sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre s'échangeait à 71,40 dollars, en recul de 2 cents par rapport à son cours de clôture de mardi. Après un bond de plus de huit dollars en trois jours, qui avait porté, lundi, le baril à son plus haut niveau depuis juin, le marché a adopté une attitude plus attentiste. Après cette remontée spectaculaire, les attentes de hausse des stocks sont montées en puissance et ont provoqué des prises de bénéfices alors que les marchés revenaient en outre à des hausses plus modérées dans l'attente des chiffres de l'emploi américain vendredi. Pour les analystes de Barclays Capital, les stocks "vont fournir une indication supplémentaire au marché après la forte progression des stocks (de brut, ndlr) la semaine dernière, causée par un fort rebond des importations et d'une modération des cadences des raffineries". Cette hausse avait constitué en outre "un renversement total de la tendance observée lors des derniers mois", pendant lesquels ces réserves avaient reculé, les pétroliers produisant plus d'essence à l'approche de l'été, période de forte consommation de carburants aux Etats-Unis. Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, les stocks de pétrole brut auraient encore augmenté la semaine dernière, de 500'000 barils, comme les réserves de distillats, qui incluent le fioul de chauffage et le diesel (+800'000 barils). "La semaine peut être résumée à +travail, travail, travail+", soulignait ainsi Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix, en référence aux indicateurs attendus, mercredi l'enquête ADP, notamment, sur l'emploi privé américain. Dans l'attente de plus d'indications sur les perspectives concernant la reprise, et partant la demande de brut, les marchés restaient prudents. Le dollar, valeur refuge par excellence, revenait à la hausse après son plus bas de dix mois lundi. Mais le pétrole avait bien résisté jusque-là. "Le brut a montré une certaine consolidation hier (mardi), en restant dans la fourchette de prix de lundi. Le complexe a ignoré la timidité des marchés actions tout en répondant au renforcement du dollar" commentaient les analystes d'ODL Securities. Le rapport hebdomadaire du département américain à l'Energie sur le niveau des réserves de pétrole pourrait changer la donne mercredi et provoquer un fort recul. Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, les stocks de pétrole brut auraient regagné 500.000 barils la semaine dernière, ainsi que les réserves de distillats qui incluent le fioul de chauffage et le diesel (800.000 barils). Les analystes s'attendaient en revanche à une nette baisse des stocks d'essence, de 1,3 million de barils, en raison des déplacements estivaux. "Sans une surprise négative des statistiques sur l'emploi, toute spéculation sur des liquidations de position pourrait se traduire par une réduction du crackage (une des étapes de transformation du brut en raffiné) plutôt que de traîner les cours vers le fond avec lui" estimait Olivier Jakob. De plus, en juillet, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) aurait produit plus que ce que ses quotas ne l'autorisent pour le 4e mois d'affilée, une hausse qui ne sera sans doute pas compensée par une hausse équivalente de la demande. Synthèse S.G.