La région méditerranéenne est véritablement menacée par les changements climatiques. Les projections régionales établissent, d'ici la fin du siècle, une augmentation de la température de l'air de 2,2 à 5 degrés, une baisse de la pluviométrie de 4 à 27%, et une élévation du niveau de la mer de 35 cm; parallèlement, les évènements extrêmes (canicules, incendies, inondations) se multiplieront.Ces changements interviennent au moment précis où les besoins énergétiques des rives Sud et Est de la Méditerranée explosent. En effet, ces pays produisent actuellement moins d'électricité que la France pour 240 millions d'habitants. La production d'énergie devra au moins être doublée pour répondre au défi démographique (création de 22 à 58 millions d'emplois sur les 15 prochaines années), répondre à l'accroissement de la demande générée par l'intensification du cycle de l'eau (dessalement, traitement, transport, irrigation), par l'urbanisation exponentielle (qui atteindra 74% en 2025) et par le maintien de la croissance (5 à 8% par an). Ces évolutions auront des effets majeurs sur l'économie des pays concernés, notamment ceux des rives Sud et Est du Bassin. Pour preuve, une étude sur le thème "changement climatique, énergie et eau en méditerranée", rendue publique le mois dernier à paris, démontre clairement les impacts négatifs de ce phénomène. Ainsi, la méditerranée particulièrement vulnérable aux changements climatiques, l'impact sur les pays du Maghreb sera considérable tant du point de vue économique que sur le plan humain. Ce phénomène de changement climatique annoncé s'ajoute aux besoins du Maghreb générés par l'accroissement de la population qui entraîne un effort plus important pour la gestion de l'eau (dessalement, traitement, irrigation) et la production de l'énergie qui devrait être doublée pour répondre à la demande. En effet, le document publié prévoit une augmentation de la température, une baisse de la pluviométrie ainsi que des événements extrêmes (canicules, sécheresse…) qui modifieront lourdement le cycle de l'eau, la biodiversité, la production hydroélectrique qui devraient avoir un impact considérable sur les activités des différents secteurs de l'agriculture, le tourisme et la pêche. Cependant, réduire l'impact de telles projections reste encore possible avec notamment une grande application des politiques de gestion des secteurs de l'eau, de l'urbanisme, du tourisme, le développement des énergies renouvelables et la modernisation de la production électrique pouvant créer des emplois. Pourtant, selon des experts en la matière, une atténuation du changement climatique en Méditerranée est encore possible : elle implique de repenser les politiques de gestion de l'énergie (capacités de production, efficacité énergétique, énergies renouvelables), d'utilisation de l'eau (économie, transport, irrigation) et d'organisation de l'espace urbain. Dans ces trois domaines, les choix technologiques et les réformes sont à prendre rapidement, en ayant à l'esprit l'effet de long terme sur le développement social et économique des pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée.