Le Docteur Abderrahmane Mebtoul, expert international et Professeur d'université en management stratégique s'est prononcé, hier, à travers une interview accordée à la radio Algérie Internationale, sur plusieurs points concernant le continent africain. De la situation actuelle du vieux continent, les répercussions de la crise alimentaire, la rivalité des grandes puissances sur le partage du potentiel naturel africain ainsi que les relations bilatérales, sont, entre autres, les principaux points qui ont été soulevés. Interrogé sur la situation de l'Afrique avec les différentes rencontres dont la dernière est celle de l'Afrique Turquie, Mebtoul dira que ce n'est pas la première rencontre. La Turquie étant un pays émergent, il est normal qu'elle s'intéresse également à ce continent. Mais force est de constater amèrement,t, beaucoup de bonnes intentions dans les résolutions finales mais actuellement peu de réalisations concrètes en dehors des segments rentables à court terme qui ne correspondent pas toujours à un développent durable de l'Afrique. Il rappelle que le dernier sommet du G8 tenu au Japon reprenait le plan d'action pour l'Afrique de la Banque mondiale et l'appel du sommet de Gleneagles visait à accélérer l'évolution de l'aide à l'Afrique et à la coordonner. Mais, selon lui, ces déclarations " généreuses " ne doivent pas voiler les rivalités sous tendant des visées de concurrence pour contrôler certains segments de l'économie africaine et notamment les matières premières. A propos de la crise alimentaire et notamment la famine qui menace certains pays de l'Afrique, le Docteur dira qu'en dépit de l'établissement, en mai 2002, d'un "programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine " par le NEPAD en collaboration avec la FAO. Mais, la réussite de cette nouvelle politique agricole est intiment liée à deux dossiers épineux, celui de l'eau et de l'environnement qui de plus en plus menacée par des émissions de gaz à effet de serre, dont l'Afrique est la principale victime. Au sujet de l'aide accordée au continent, Mebtoul a rappelé qu'en 2005, le G8 s'était engagé à augmenter l'aide publique au développement (ODA) pour l'Afrique pour atteindre 50 milliards de dollars à l'horizon 2010, mais en réalité l'ODA a chuté de 35,8 milliards de dollars en 2005 à 35,1 milliards en 2006, selon le rapport "Financement du développement dans le monde 2007" de la Banque mondiale. Evoquant les rivalités des grandes puissances vis-à-vis d l'Afrique, l'expert dira que l'Afrique recèle paradoxalement des potentialités naturelles et humaines importantes mais a un des taux de pauvreté les plus élevés du monde. Les différentes rencontres signalées précédemment montrent clairement une lutte pour la reconfiguration géostratégique du monde. Pour le Docteur, à propos du développement du continent, dira que la solution est en Afrique elle-même et de leurs dirigeants qui doivent remplir trois conditions fondamentales. Premièrement instaurer une bonne gouvernance l'Etat de droit et la démocratie et une lutte efficace, concrète sur le terrain et non pas seulement l'élaboration de textes de lois, contre la corruption qui est un obstacle à la mise en œuvre d'affaires et des investissements porteurs de croissance à moyen et long terme et la réduction des inégalités socioprofessionnelles qui devient criarde favorisant des couches rentières proches des sphères du pouvoir et non productrices de richesses en Afrique. Deuxièmement , la valorisation du savoir qui avec la bonne gouvernance, sont les piliers du développement du XXIème siècle, donc, la prise en compte du développement humain par la création d'universités performantes avec des pôles d'excellence afin de les rendre plus efficients devant miser non sur la quantité mais misant sur la qualité, et de rapprocher la formation professionnelle du monde du travail. L'exode de cerveaux en Afrique devient inquiétant vidant ce continent de sa substance comme un corps sans âme. Troisièmement dépasser la vision étroite du pouvoir personnel en allant vers l'intégration économique comme le montre l'expérience européenne en l'adaptant aux réalités locales,