Peut-il se dessiner un autre modèle économique pour le mode, un autre que celui en vigueur qui ne fait la part belle qu'aux pays déjà développés, lesquels sont préparés à la concurrence depuis des dizaines d'années ? Ces pays le sont aussi bien pour le modèle néo libéral que pour le modèle du libéralisme politique qu'ils veulent imposer au reste du monde pour la raison, paraît-il, qu'il ne peut y avoir de libéralisme économique sans libéralisme politique.Que s'est-il passé lorsque le reste du monde est entré dans la phase de la mise en œuvre simultanée de ces deux processus. Sur le plan économique, les pays en développement ont désorganisé leur mode de production, mis en danger leurs industries, ruiné leur agriculture pour nombre d'entre eux. Sur le plan politique, l'urgence ou l'excès de précipitation mis pour entrer dans le processus de libération économique, dans un contexte de totale impréparation, a généré l'instabilité et même la violence. Serait-il vraiment possible, pour ce qui concerne notre cas, qu'en peu de temps, grâce à la magie du programme de mise à niveau, d'avoir une Algérie plus compétitive ?La compétitivité, tout le monde en parle, avec cependant la conviction qu'elle ne sera jamais en mesure de se comparer à celle des multinationales qui dominent le marché mondial. La compétitivité est toujours un projet, comme l'est la mise à niveau. L'acquisition de la compétitivité, ou plutôt des capacités à l'être, permettra-t-elle réellement d'affronter les grandes entreprises étrangères ? Faudrait-il l'acquérir avec ou sans le partenariat ? Une compétitivité, serait-elle une donnée concevable sans le partenariat ou la participation des investisseurs étrangers au capital de nos entreprises publiques ? Mais, dans le cas où toutes les entreprises publiques, ou du moins les plus importantes d'entre elles, sont privatisées en faveur des investisseurs étrangers, pourrions-nous dire que nos entreprises sont performantes alors qu'elles sont étrangères et qu'elles peuvent même subir le processus de délocalisation ?Sachant qu'en confrontation avec les entreprises occidentales, les nôtres seront fatalement désavantagées, serait-il possible de créer un espace économique sud où seules les entreprises appartenant aux pays du Sud entreront en compétition car les relations y seront équilibrées ?