Le nombre d'arrivées de touristes dans la région devrait presque doubler d'ici à 2010 et pourrait représenter 5,5 % du total mondial. "Dans la plupart des pays partenaires méditerranéens, le tourisme est un important moteur de croissance, en raison des ressources naturelles et culturelles dont dispose la région, de son climat et de la proximité des marchés importants", souligne un rapport de la Femip (Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat). "L'on observe, cependant, de grandes différences d'un pays à l'autre. Si le tourisme connaît une croissance significative en Egypte, en Jordanie, en Tunisie et au Maroc ; son taux de progression est moins élevé au Liban, en Israël, en Algérie, ainsi qu'en Cisjordanie et dans la bande de Gaza", relève le document. Malgré les tensions politiques qu'ont connues certains pays partenaires méditerranéens, le taux annuel global de croissance du tourisme en 2006 s'est élevé à 12%, si l'on se base sur les arrivées de touristes et à 13 % si l'on considère les dépenses effectuées par ces derniers. L'Egypte a enregistré le plus grand nombre d'arrivées de touristes, tandis que la Syrie a affiché le taux de croissance le plus élevé du point de vue de la valeur, suivie du Maroc et de la Jordanie. Ces taux de croissance (deux fois supérieurs à la moyenne mondiale) sont, certes, impressionnants, mais les arrivées de touristes enregistrées dans les pays partenaires méditerranéens ne représentent que 4,5% du total mondial. L'Egypte, la Syrie, le Maroc et la Tunisie drainent 80 % des arrivées de touristes dans l'ensemble de la région et 81% des dépenses touristiques qui y sont réalisées. "Dans les pays partenaires méditerranéens, le tourisme représente souvent à lui seul, la principale source de devises et la première activité au sein du secteur privé de l'économie. Cela est particulièrement vrai pour l'Egypte, le Maroc, la Syrie et la Tunisie", indique le Femip. Conscient de l'importance du secteur touristique dans la création de recettes et d'emplois, les pouvoirs publics lui accordent le statut de secteur économique prioritaire. Aussi bien les pouvoirs publics que les opérateurs et investisseurs privés ont bien compris le potentiel particulier de développement qu'offre le tourisme. La progression déjà enregistrée n'est qu'un commencement et la croissance du secteur devrait s'accélérer dans les prochaines années. Selon les prévisions officielles, le nombre d'arrivées de touristes dans la région devrait doubler d'ici 2010 et pourrait représenter 5,5% du total mondial. Toutefois, pour atteindre cet objectif, la stabilité économique et politique de la région et la poursuite du développement des installations touristiques sont des conditions essentielles. Tous les pays partenaires méditerranéens ont fait de la diversification des produits un volet essentiel de leur stratégie, et ce, dans le but d'accroître la compétitivité et la valeur ajoutée de leurs activités touristiques. L'objectif est de développer les segments du marché générant davantage de recettes et d'augmenter l'emploi dans le secteur. Une autre tendance importante est la conjugaison d'activités touristiques et d'activités immobilières, une pratique déjà assez répandue en Egypte et au Maroc et qui s'est développée plus récemment en Algérie, indique encore le rapport de le Femip. En Algérie, le secteur du tourisme est désormais une priorité nationale, et pour ce faire, des potentialités énormes ont été recensées et des forces existent pour sa mise en œuvre. Une base de données largement actualisée, dont la constitution a été lancée il y a déjà quelques années, a permis de définir et de consolider un "schéma directeur d'aménagement touristique" qui priorise les pôles d'excellence touristiques réunissant tous les "ingrédients" pour une production touristique de qualité qui confirme les atouts de chacune des régions. La nouvelle politique touristique que le gouvernement met en œuvre est forcement ambitieuse et pragmatique. Elle s'inspire des nombreuses expériences réussies dans les pays riverains de la Méditerranée ou ailleurs, afin d'éviter de dupliquer les erreurs flagrantes, et s'inspire des dispositions pertinentes de la charte du tourisme durable de 1995, qui stipule que celui-ci "doit être supportable, à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique, équitable sur le plan éthique et social pour les populations locales", explique le ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme, M. Chérif Rahmani. Il est vrai que le secteur du tourisme en Algérie est en plein développement et sa montée en puissance sera largement conditionnée par la justesse de la stratégie qui sera mise en œuvre pour faire de l'Algérie une destination touristique à part entière à l'horizon 2025. Selon M. Rahmani, le choix de cette échéance n'est pas fortuit. "C'est le temps d'une génération pour la mise en œuvre du tourisme de l'Algérie. Désormais, la nouvelle politique favorise le partenariat avec tous ceux qui nantis d'une expérience avérée dans le secteur en Algérie est partout dans le monde, sont gagnés par l'idée d'investir dans le tourisme algérien, à la faveur notamment des dispositions légales et des instruments et programme particulièrement attractifs qui sont les nôtres aujourd'hui", explique le ministre de l'ATET. Le tourisme est déjà la première industrie mondiale et, d'ici l'an 2025, il est prévu une croissance forte du nombre de touristes voyageant à l'extérieur de leur pays d'origine avec un flux annuel estimé à 800 millions de personnes/an. L'Algérie devrait pouvoir accueillir, à moyen terme, le potentiel de touristes correspondant à son "offre" dans des conditions de "qualité" sans équivoque. "Dans cette perspective, les acteurs socio-économiques, traditionnels, voyagistes, grands hôteliers, restaurateurs, prescripteurs, offices de tourisme, associations montrent un intérêt croissant pour la démarche engagée, des partenaires nouveaux se manifestent et les interfaces de l'Etat, des élus locaux, les associations au niveau des régions, sentent ce frémissement et s'inscrivent dans cette perspective", dit encore M. Rahmani. Dans le cadre de ces nouvelles perspectives et d'amorce du tourisme algérien, l'Etat jouera un rôle stratégique de rassembleur, de coordinateur et d'accompagnateur du processus de développement de la "Maison Algérie". "Que les acteurs locaux publics et privés, les associations et notamment les professionnels indépendants soient assurés de toute notre disponibilité dans tout ce qu'ils entreprennent dans la mise en tourisme de l'Algérie. S'enrichir, c'est aussi préserver ce que l'on a déjà…", lance M. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme.