Les cours du pétrole repassaient la barre de 117 dollars à New York, hier matin, stimulés par la crainte que l'ouragan Gustav n'endommage les installations pétrolière du Golfe du Mexique, dans un climat attentiste avant la parution du rapport sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis.Le baril de Brent pour livraison en octobre prenait 1,15 dollar, à 115,78 dollars sur l'Inter Continental Exchange de Londres vers 10h00 GMT. A la même heure, le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre gagnait 1,41 dollar à 117,68 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). "Les craintes persistantes entourant l'ouragan Gustav continuent à soutenir le marché aujourd'hui (mercredi)" et les opérateurs gardent les yeux rivés sur sa trajectoire, observait Andrey Kryuchenkov, analyste de la maison de courtage Sucden. Classé en catégorie 1 sur l'échelle de Saffir-Simpson qui compte 5 niveaux, Gustav avançait à la vitesse de 11 km/h vers le nord-ouest, avec des vents ne soufflant plus qu'à 120 km/h. Vers 00H00 GMT, son centre se situait à 100 km à l'ouest de Port-au-Prince et à 250 km au sud-est de Guantanamo, sur l'île de Cuba, a indiqué le Centre national des ouragans (NHC). Mais selon l'Institut de météorologie cubain (Insmet), Gustav pourrait gagner en puissance et atteindre la catégorie 2 ou 3 sur l'échelle Saffir-Simpson. "Gustav a perdu un peu de sa virulence dans la nuit et a été rétrogradé du rang d'ouragan à celui de tempête tropicale, mais ce serait une erreur de ne plus tenir compte de son potentiel de perturbation" pour la production pétrolière, a ainsi souligné Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix. Le groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell a déjà annoncé mardi qu'il "prenait ses dispositions pour évacuer du personnel non essentiel" à l'arrivée de l'ouragan. "Etant donné qu'il pourrait redevenir un ouragan une fois dans le Golfe (du Mexique), on peut s'attendre à d'autres fermetures, par précaution, de plate-formes pétrolières, avant le week-end", a ajouté Olivier Jakob. Par ailleurs, le marché guettera avec attention le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE) sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis.Pour la semaine achevée le 22 août, les analystes interrogés par Dow Jones Newswires s'attendent à une progression des stocks de brut, de 2,2 million de barils, ainsi qu'à une petite hausse des stocks de distillats (qui comprennent le diesel et le fioul de chauffage), de 600.000 barils. Il tablent en revanche sur une baisse des réserves d'essence, de 2,5 millions de barils. "Dans l'ensemble, le marché recherche toujours un point d'équilibre entre les inquiétudes géopolitiques persistantes, se combinant à des craintes d'interruptions possible de la production, et la crainte qu'un ralentissement économique mondial n'affaiblisse la demande pétrolière", notait Andrey Kryuchenkov. Relançant les craintes sur la robustesse de la demande mondiale, les "chiffres mensuels du Département américain de l'Energie ont fourni mardi de nouvelles preuves de l'ampleur de la destruction de la demande", a par exemple rappelé Olivier Jakob, de Petromatrix. Et de citer une baisse de 4.5% de la consommation d'essence aux Etats-Unis lors des quatre dernières semaines, par rapport à la même période l'an dernier, d'après le relevé de l'émetteur de cartes bancaires Mastercard.