Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, était jeudi à bord du “Saipem 7000” pour assister à la pose dans les eaux profondes, côté algérien, du tronçon offshore du gazoduc “Medgaz” devant relier l'Algérie à l'Espagne. “Saipem 7000” est le bateau utilisé pour la pose du gazoduc dans les eaux profondes (2.160 m) de son parcours de 200 km, a indiqué M. Khelil dans une déclaration à la télévision après avoir assisté à l'opération de pose du tronçon déjà entamée dans la côte espagnole pour se terminer dans la côte algérienne. Après l'achèvement, fin juin, de la pose du premier tronçon, en eaux peu profondes (jusqu'à 550 mètres) sur la côte d'Almeria, Medgaz a franchi une nouvelle étape à la mi-août, avec le lancement de la construction de sa partie située en eaux profondes côté espagnol. . Techniquement, il s'agit d'une canalisation de transport de gaz naturel de 24 pouces qui traversera la mer Méditerranée et reliera l'Algérie à l'Europe via l'Espagne. D'une longueur totale en offshore est de 210 km sur une profondeur de 2 160 mètres, ce gazoduc devra être mis en service en 2009. Avec une capacité de 8 milliards de m3 de gaz par an, Medgaz vise à augmenter les exportations gazières de l'Algérie, à sécuriser l'approvisionnement de l'Europe en Gaz naturel et à satisfaire l'accroissement de la demande de cette énergie sur le vieux continent. Pour rappel, le projet Medgaz avait été approuvé dès 2003 par la commission européenne comme projet d'intérêt commun dans les réseaux transeuropéens du secteur de l'Energie. L'obtention de toutes les autorisations administratives, tant du côté algérien qu'espagnol, a permis au conseil d'administration de la société Medgaz, qui s'était réunie le 21 décembre 2006 à Madrid, d'entériner la FID (Final Investment Decision) qui est en fait la décision finale d'investissement. L'investissement total est estimé à 900 millions d'euros. La construction avait été confiée en février 2007 à cinq entreprises multinationales. Il s'agit des japonaises Mitsui et Sumitomo, de la britannique Rolls Royce, l'italienne Saipem et du consortium hispano-français Técnicas Reunidas-Amec Spie. Mitsui et Sumitomo sont chargés de fournir les tuyaux en acier au carbone à haute résistance, Rolls Royce fabrique et installe les trois compresseurs de la station, qui élèveront la pression du gaz depuis la côte algérienne afin d'assurer sa traversée jusqu'en Espagne via la Méditerranée. Les travaux de construction du gazoduc ainsi que la station de compression de Beni Saf et du Terminal de réception d'Almeria avaient débuté fin 2007 après l'obtention de toutes les autorisation nécessaires tant du côté espagnol qu'algérien. Grâce à ce projet, l'Algérie se place en pole position en matière de sécurisation énergétique d'une partie appréciable de l'Europe. Ce gazoduc est d'une grande importance autant pour l'Espagne que pour le reste de l'Europe. Il reliera directement les clients européens à la source d'approvisionnement en gisement de gaz naturel algérien. En matière de coût, il représente également le moyen le plus économique de transport de gaz naturel, selon le ministère de l'Energie et des Mines.