La pose du tronçon offshore, jeudi dernier, a mis fin à un long épisode de polémique et de négociation entre l'Algérie et l'Espagne. Le projet Medgaz connaîtra enfin le bout du tunnel. La réalisation de la partie souterraine vient d'être lancée. Jeudi dernier, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a assisté, à bord du bateau «Saipem 7000», à la pose dans les eaux profondes du tronçon offshore du gazoduc «Medgaz» devant relier l'Algérie à l'Espagne. Grand soulagement pour la société Sonatrach! Le gouvernement espagnol n'a pas abandonné le projet. Nul n'ignore en fait que le différend ayant opposé Sonatrach à la société Gaz natural a failli mettre à l'arrêt le projet. Suite au retrait du contrat de Gassi Touil par Sonatrach, Gaz natural a tenté de torpiller le projet pour bloquer la commercialisation du gaz algérien en Espagne. Le projet dont le contrat a été signé en 2003 entre l'Algérie et l'Espagne, devait être opérationnel en 2007. Ce retard a été accusé en raison des réticences exprimées par le gouvernement espagnol. Même si la partie algérienne a été achevée depuis longtemps, la réalisation de la ligne sous-marine a trop traîné. L'opération engagée, jeudi dernier, a mis fin à un long épisode de la discorde entre les deux parties. Elle confirme enfin que les tentatives de Gaz natural de faire échouer le projet n'ont pas réussi à détourner l'intérêt du gouvernement de Zapatero. Le coup d'envoi donné jeudi assure que le projet est entré dans sa phase finale. «Saipem 7000, bateau utilisé pour la pose du gazoduc dans les eaux profondes de son parcours (jusqu'a 2.160 m) a déjà entamé les travaux de pose du tronçon offshore long de 200 km, dans la côte espagnole pour terminer dans la côte algérienne», a indiqué le département de Khelil dans un communiqué. D'une capacité de 8 milliards de m3 de gaz par an, le gazoduc devra être mis en service en 2009 et devra contribuer à l'accroissement des exportations de gaz pour atteindre l'objectif fixé de 85 milliards de m3 à l'horizon 2012. La partie technique consiste en la réalisation d'une canalisation de transport de gaz naturel de 24 pouces qui traversera la mer Méditerranée et unira l'Algérie à l'Europe via l'Espagne. Sa longueur totale en offshore est de 210 km sur une profondeur de 2160 mètres. L'investissement total de ce projet est estimé à 900 millions d'euros. Le Medgaz reliant Beni Saf sur la côte algérienne à Almeria sur la côte espagnole sera alimenté depuis le Centre national de dispatching gaz (Cndg) de Hassi R'mel. «La construction de Medgaz vise à augmenter les exportations gazières de l'Algérie et à sécuriser l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel et à satisfaire l'accroissement de la demande de cette énergie sur le Vieux Continent», précise le ministère. «Grâce à ce projet, indique le communiqué, l'Algérie se place en pole position en matière de sécurisation énergétique d'une partie appréciable de l'Europe.» Ce gazoduc est d'une grande importance autant pour l'Espagne que pour le reste de l'Europe. Il reliera directement les clients européens à la source d'approvisionnement en gisement de gaz naturel algérien. Avec ce gazoduc, l'Algérie deviendra l'un des principaux fournisseurs de gaz du Vieux Continent.