Les échanges humains ont toujours été au cœur des relations Maghreb-Europe. Ils sont la première richesse des liens tissés entre les deux rives, dont les sociétés sont fortement imbriquées. En dépit du durcissement quasi-général des quotas d'entrée, les études demeurent en ce moment l'une des passerelles permettant la mobilité des étudiants du Sud vers le Nord. A cet effet, l'université Montpellier-II (Sciences) a lancé jeudi le programme européen Averroès, (dépendant du programme Erasmus), visant à favoriser la mobilité des étudiants et des enseignants entre universités européennes et du Maghreb. Ce programme Averroès, doté de 5,2 millions d'euros par an et financé par la Commission européenne, permettra d'offrir chaque année, dès ce mois de septembre, 326 bourses de mobilité entre les universités de trois pays du Maghreb, en l'occurrence, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie et celles de quatre pays de l'Union européenne, à savoir la Belgique, Espagne, France et Italie. Il est à signaler que les éventuels bénéficiaires de ces bourses seront non seulement des étudiants et des enseignants, mais aussi des chercheurs et du personnel administratif. Il est à noter, également, que la priorité a été donnée à la mobilité Sud-Nord. En effet, sur les 326 bourses allouées, 254 seront destinées à des personnes des universités maghrébines. Dans son discours d'accueil devant les représentants des universités partenaires des sept pays concernés, Mme Danièle Hérin, présidente de Montpellier-II, a souligné que "pour chaque université dans le monde, les enjeux sont devenus les mêmes: il s'agit aujourd'hui de se placer en bonne position dans la course mondiale à l'excellence. Il s'agit aussi de le faire savoir: pour une université, il est vital de favoriser la visibilité et la reconnaissance internationale de ses formations et de ses diplômes". "Dans ce contexte de concurrence universitaire et scientifique mondialisée, le programme Averroès constitue un enjeu stratégique de premier plan, aussi bien pour le Maghreb que pour l'Europe", a-t-elle ajouté. Il est à rappeler, par ailleurs, qu'au cours de ses 20 premières années d'existence (1987-2007), le programme européen Erasmus a permis à 1,7 million d'étudiants d'accomplir une période de leurs études à l'étranger.