Les échanges humains ont toujours été au cœur des relations algéro-françaises. Ils sont la première richesse des liens tissés entre les deux pays, dont les deux sociétés sont fortement imbriquées. C'est dans ce contexte que le consulat général de France en Algérie a décidé, il y a quelques jours, d'introduire de nouvelles mesures pour l'octroi de visas de long séjour. Celui-ci a expliqué le recours à ces nouvelles mesures par le nombre important de demandes de visas à étudier, en plus de l'inefficacité de l'ancien système qui causait la gène aux citoyens, en raison des difficultés de déplacement, en plus du temps pris à étudier les demandes de visas en Algérie. Il s'agit, notamment, de la suppression de la procédure d'envoi par poste du dossier de demande, la prolongation de la durée du visa de circulation, jusqu'à quatre ans, alors que la limite de validité actuelle est de deux ans, ainsi que l'introduction des données biométriques et ce, à partir du 1er octobre prochain. Il faut dire que ces nouvelles mesures, notamment celle relative à la prolongation de la durée du visa, interviennent quelques mois après l'interpellation de la France par l'Algérie, lors de la visite du premier ministre François Fillon en Algérie, sur la nécessité d'une plus grande fluidité dans la circulation des personnes entre les deux pays. Les deux pays sont, en effet, déterminés à se tourner vers l'avenir pour répondre aux attentes des nouvelles générations. "On ne peut imaginer des relations économiques, culturelles, universitaires et autres sans prendre en compte les échanges humains et la nécessité d'une plus grande fluidité dans la circulation des personnes entre les deux pays", avait dit alors Belkhadem à Fillon lors d'une séance de travail en juin dernier. De son côté, dans un entretien accordé aux quotidiens El-Watan et Al-Khabar, Fillon avait indiqué qu'"il convient de favoriser la circulation des professionnels afin de leur permettre de parfaire leur formation en France et d'y acquérir une première expérience, dont ils peuvent ensuite faire profiter leur pays d'origine". Paris demande, en revanche, la réciprocité de traitement pour ses hommes d'affaires expatriés en Algérie. Elle veut aussi parvenir avec l'Algérie à une gestion concertée des questions migratoires, permettant de faciliter la circulation dans les deux sens, tout en luttant efficacement contre l'immigration clandestine. C'est le groupe français "Telesmart" qui a été, par ailleurs, choisi pour prendre en charge à distance les demandes de visa. Toutefois, le Consulat général de France demeure la seule partie habilitée à décider de l'acceptation ou du refus des demandes de visa. Cette opération concerne actuellement uniquement les wilayas couvertes par le Consulat de France à Alger, alors que les Consulats d'Oran et d'Annaba continueront à appliquer les anciennes mesures. Francis Heude avait expliqué, récemment, lors d'un point de presse, que l'application de ces mesures facilitera les conditions de réception des dossiers et que les demandeurs de visa, professionnels ou autres, auront des rendez-vous dans des délais ne dépassant pas les 72 heures. Cette mesure permettra également de réduire la période d'étude des demandes à six jours. "Nous voulons gommer tout ce qui est intermédiaire dans l'obtention des visas pour les ressortissants algériens, nous voulons que les choses se passent d'une manière toute simple et que la demande de visa devienne une formalité toute simple, on veut en finir définitivement avec cette question redondante dans les relations entre les deux pays et enfin nous voulons restaurer notre image sur ce dossier", expliquera Heude.