La délégation algérienne, participant aux travaux de la 3e session extraordinaire des ministres africains du Commerce à Addis-Abeba (Ethiopie), a appelé les pays membres de l'OMC à faciliter l'adhésion des pays africains à cette organisation multilatérale. Conduite par le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub, la délégation algérienne a inscrit, dans la déclaration ministérielle sur les négociations avec l'OMC qui a sanctionné cette rencontre de deux jours, "un appel aux membres de cette organisation pour faciliter et accélérer le processus d'accession des Etats africains". En effet,"les pays accédants (à l'OMC, ndlr) sont confrontés à des conditions exorbitantes, exigées par les pays développés et qui vont au-delà de leurs capacités de développement et des règles en vigueur à l'Organisation mondiale du Commerce", a-t-on expliqué. En outre, la délégation algérienne a plaidé pour "une plus grande solidarité et une cohésion du groupe africain qui devrait se traduire par un appui aux Etats africains qui sont dans le processus d'adhésion à l'OMC". Il s'agit pour l'Afrique "de plaider pour la mise en application d'un certain nombre de mesures qui donneront à l'OMC sa véritable dimension universelle, à travers une élimination de toutes formes de distorsions commerciales, en particulier, dans le secteur agricole ainsi que la suppression des subventions aux exportations du coton". Dans ce sens, et selon le projet de déclaration en 17 points, les ministres africains réaffirment que "le résultat des négociations doit garantir une réduction effective et substantielle des subventions agricoles des pays développés qui déséquilibrent le commerce". Cependant, les ministres du Commerce doivent également discuter, au cours de cette réunion, des négociations en cours sur les accords de partenariat avec l'Union européenne et sur l'avancée de l'Agoa (African growth and opportunity act) avec les Etats-Unis. Ainsi, les participants à la rencontre ont adopté à la fin de leurs travaux une déclaration ministérielle sur les négociations avec l'OMC ou "Appel d'Addis Abeba" ainsi qu'une déclaration ministérielle sur les négociations des accords de partenariat économique avec l'Union européenne. Dans ce contexte, le directeur général de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), Pascal Lamy, a estimé, mardi, que l'Afrique sera le "plus gros perdant" en cas d'échec des négociations du cycle de Doha. "Si nous concluons ce cycle de négociations il y aura beaucoup de gagnants. Si les négociations échouent, il n'y a aucun doute sur qui sera le plus gros perdant : l'Afrique", a déclaré M. Lamy. "Nous le savons tous, c'est la réalité", a-t-il insisté rappelant que de nombreuses problématiques, traitées dans les négociations de Doha - comme les subventions à la pêche, les règles anti-dumping où les matières premières -, "ne le sont pas au niveau bilatéral". A ce propos, M. Lamy a encouragé les pays africains à prendre sur ces négociations "une position sans ambiguïté" : "le signal qui doit sortir de cette réunion est un signal d'urgence. pour l'Afrique, plus que pour les autres régions". Il a enfin invité les pays africains à "changer de position dans la négociation pour éviter de retomber dans le blocage".