En quête d'une vie meilleure, les gens ont été forcés de fuir leur pays du fait de la famine, d'une pauvreté extrême, d'épidémies et des guerres. Avec le durcissement des mesures d'acquisition de visas, les migrations, ignorant toutes frontières géographiques, sont l'un des problèmes centraux de ce siècle. L'immigration clandestine des jeunes est désormais un problème délicat auquel sont confrontés les pays aussi bien développés qu'en voie de développement, y compris l'Algérie. Face à l'ampleur que prend le phénomène de l'émigration clandestine et à la prolifération des réseaux de trafic illicite de migrants, l'Algérie a décidé de durcir le ton. Le projet de loi portant amendement du code pénal a mis fin à un vide juridique et s'annonce sévère surtout à l'encontre du passeur, qui encourt jusqu'à dix ans de prison ferme. Une peine aggravée s'il profite de ses fonctions pour favoriser ce délit ou s'il agit en groupe organisé ou avec port d'armes. Ceci dit, l'Algérie n'est plus réticente à l'idée d'être la garde-frontière de l'Europe. Cependant, l'Algérie, elle-même, en souffre. N'est-elle pas devenue un centre de transit pour d'autres populations d'Afrique ? En effet, les chiffres démontrent, parfaitement, qu'elle est devenue le nouvel eldorado, aux yeux des flux de migrants clandestins africains. D'ailleurs, depuis le début de l'année 2008, plus de 3 000 immigrants clandestins, originaires de 28 pays d'Afrique, ont été arrêtés et refoulés du territoire algérien. Le phénomène a, enfin, fini par susciter la réaction des pouvoirs publics et c'est ainsi que dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a mobilisé une enveloppe de 18 milliards de dinars. La moitié de ce montant sera déboursée pour le transport des immigrants clandestins vers leurs pays d'origine. Le ministère de l'Intérieur a conclu des conventions avec des transporteurs privés pour reconduire ces immigrants clandestins aux frontières de leur pays, sous haute surveillance des éléments de la police des frontières. Il est à signaler que, d'après la même source, ce budget a été revu en forte hausse, alors qu'il ne dépassait pas les 6 milliards de dinars en 2007. Cette hausse est justifiée par la prise en charge totale des immigrés clandestins jusqu'à leur arrivée dans leur pays et par l'ampleur prise par ce phénomène ces dernières années. Pour rappel, l'année dernière, les services de la Sûreté nationale ont arrêté plus de 12 000 immigrants clandestins, dont 7 000 Maliens et 3 000 Nigériens.