Le secteur privé joue un rôle central pour réduire la pauvreté et soutenir la croissance économique grâce à la création d'emplois durables et à l'augmentation des revenus. Dans les pays en développement, le tissu économique des très petites entreprises et des PME concentre l'essentiel des emplois. La majorité d'entre eux relève encore du secteur informel. Or, dans nombre de ces pays, la faiblesse des états (en termes de capacité ou encore de ressources) freine le développement du secteur privé faute d'un environnement favorable. La force de ce secteur est pourtant essentielle pour la bonne tenue des recettes fiscales. C'est dans ce contexte, que l'Agence française de développement (AFD), a développée son rapport concernant l'ensemble de produits et de programmes répondant aux enjeux spécifiques de l'appui au secteur privé dans les pays du Sud. Selon l'AFD, cet appui au renforcement des capacités commerciales favorise une meilleure insertion des pays en développement dans le commerce mondial. Il porte donc à la fois sur la capacité de ces pays à mieux assimiler les règles qui régissent les échanges internationaux et sur l'amélioration effective de leurs performances à l'exportation. D'après le rapport, les enquêtes auprès des entrepreneurs des pays du Sud soulignent que l'accès au financement est l'un des premiers obstacles au développement des PME. La croissance du secteur privé est pourtant tributaire d'une meilleure efficience des marchés bancaire et financier. Si, la situation globale semble meilleure dans les pays émergents, elle cache toutefois des disparités régionales importantes. La seule ville d'Istanbul compte ainsi plus d'agences que tout l'Est de la Turquie. Cette barrière physique n'est pas le seul obstacle auquel se confrontent les investisseurs du Sud pour l'accès au crédit. Les institutions d'appui, indispensables au développement de leur activité, font défaut : absence de centrales de risques ou de bilans, environnement des affaires peu propices au crédit… Cela ne les incite pas au développement d'une activité de crédit à l'investissement auprès d'une clientèle de PME perçue comme plus risquée. La majorité des banques préfère ainsi rester sur le segment de marché des grandes entreprises qu'elles maîtrisent mieux. Il en résulte une offre peu diversifiée, dominée par les banques et concentrée sur le crédit à court et moyen termes. Cette exclusion financière nuit au développement des PME et des très petites entreprises n'ayant pas accès aux services financiers classiques et a un impact négatif sur la croissance. D'après l'AFD, la réponse au défi du financement des PME passe par l'encouragement des institutions financières à mieux servir cette clientèle, l'amélioration du climat des affaires, la fiabilité des informations financières et le développement de la compétitivité des entreprises. Cela demande une large mobilisation des gouvernements, des autorités monétaires, des banques, ainsi que des institutions de représentation et de soutien aux PME.