Les co-présidences française et égyptienne de l'Union pour la Méditerranée ont pris la décision de lancer des études préalables concernant le marquage des cuves des navires, afin de lutter contre les dégazages sauvages.Ces études permettraient de juger de l'intérêt d'imposer à tous les navires désirant accoster dans un port méditerranéen, voire à tous les navires transitant en Méditerranée, d'être équipés d'un système de marquage ADN des cuves et d'une boîte noire comparable à celle des avions.Un tel marquage permettra de pister les bâtiments fautifs en cas de dégazage. L'idée est qu'on ne pourra accoster dans un port en Méditerranée que si on est équipé d'un marqueur.La Méditerranée concentre 30% du fret maritime mondial et 25% du trafic des hydrocarbures, et le dégazage y est important. Plus généralement, c'est la fragilité de la zone méditerranéenne qui est en cause. L'Union pour la Méditerranée, lancée le 13 juillet dernier, s'est donnée la priorité de lutter plus efficacement contre la pollution en Méditerranée. Il y a urgence : la Grande bleue est malade. Pas au point de la mer Baltique, certes, dont un quart des fonds marins est considéré comme " cliniquement mort ", mais on en prend petit à petit le chemin.Or, les principales sources de pollution en Méditerranée sont connues depuis longtemps. Il s'agit des hydrocarbures émis par le transport maritime, des rejets domestiques, agricoles et industriels des littoraux, et de l'accumulation des " macrodéchets " tels que les sacs plastiques ou les bouteilles.Les experts évaluent d'ailleurs à 80 000 tonnes d'hydrocarbures par an les rejets des navires en Méditerranée. Près de 200 pollutions dues à des rejets de substances nocives ou d'hydrocarbures sont enregistrées chaque année en Méditerranée au large des côtes françaises, selon le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage en Méditerranée. Marées noires et déballastages ne sont cependant qu'une petite partie du problème qui est appelé à être plus menaçant. Toutefois, les 43 pays de l'Union pour la Méditerranée (UPM) devraient se réunir au niveau ministériel dans la deuxième quinzaine d'octobre, probablement à Monaco.Cette réunion intermédiaire sera la première depuis le lancement officiel de l'UPM le 13 juillet à Paris, et chaque pays membre devra désigner un ministre pour le représenter. Et lors de laquelle, d'innombrables questions portant sur les problèmes de la Méditerranée seront débattues. L'UPM se veut être un mécanisme général sur des priorités comme la dépollution, l'énergie, l'accès à l'eau. Les membres de l'UPM devront donc se pencher sur la vulnérabilité particulière de la Méditerranée au changement climatique.