Avec 80 millions de tonnes d'hydrocarbures d'exportations par an, l'Algérie fait face à un risque permanent de déversements massifs d'hydrocarbures et une menace réelle de pollution. La pollution marine par hydrocarbures est un phénomène de plus en plus fréquent et surtout difficile à maîtriser en dépit de la mise en place depuis plusieurs années de structures de lutte contre les pollutions marines, à l'instar du dispositif Telbahr. «L'action de l'Etat en matière de préservation de l'environnement marin» a été au cœur d'un séminaire tenu hier, à l'initiative du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme.«En 20 ans, 300 accidents maritimes se sont produits en mer Méditerranée, dont plusieurs en Algérie», a affirmé M. Farid Nezzar, président du secrétariat général de Tel Bahr. Il a ajouté que «cette zone joue un rôle très important dans la dynamique de l'économie et du commerce mondial avec l'activité d'environ 5 000 navires marchands et un trafic pétrolier de 400 millions de tonnes par an». L'intervenant a rappelé quelques cas d'accidents maritimes comme l'échouage du navire «Sophia» avec son remorqueur «Skikda» à la plage Guerbaz, ainsi que le navire «Spruttenberg» battant pavillon chypriote sur une plage à Dellys. Le lieutenant-colonel Banat Zineddine, du commandement des forces navales (CFN), abondera dans le même sens. Il revient sur les plus grands accidents maritimes survenus en Algérie tels que l'échouement des navires «Batna» et «Bechar» à Alger, d'un cargo «Cougar» pavillon Saint-Vincent avec 240 tonnes de fuel lourd déversées sur les plages de Staouéli et Zéralda et autres. L'orateur abordera d'autre part les moyens de lutte contre la pollution marine par les hydrocarbures, comme «l'allègement du navire», à savoir le pompage de la cargaison du navire en difficulté dans les cuves du navire récupérateur, «les dispersants», ainsi que «les absorbants». Pour rappel, Telbahr, dont les acteurs principaux sont les ministères des Affaires étrangères, de l'Energie et des Mines, des Transports, des Travaux publics, de la Poste et des Technologies de l'information et des communications, des Finances, de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sonatrach, a été mis en place «afin de mettre en œuvre des plans d'urgence au niveau local». Il porte principalement sur «les mesures de prévention des pollutions et la préparation de la lutte, la lutte en mer et le nettoyage en des sites pollué», dira l'intervenant. Evoquant les projets pour la période 2010-2014, ce même responsable souligne «le renforcement des capacités d'intervention de ce dispositif par la multiplication des exercices de simulation qui permettraient de tester l'efficacité des moyens nationaux disponibles et les différents systèmes et réseaux de communication, d'évaluer les techniques de lutte, ainsi que l'organisation nationale de lutte contre les pollutions marines». A. B. Un livre blanc sur le littoral algérien en phase de finalisation Un livre blanc sur le littoral algérien est en phase de finalisation, a annoncé à Alger Khaber Aomar du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme. Il a affirmé lors de sa communication intitulée «Aménagement du littoral : menaces et protections du littoral algérien», que ce livre, qui s'inscrit dans le cadre de la gestion du littoral, sert à identifier les sites remarquables en vue de leur classement, lutter contre le pillage du sable des dunes bordières et localiser les décharges non contrôlées. L'expert a mis l'accent sur l'importance du Commissariat national du littoral qui est chargé de promouvoir les programmes de sensibilisation et d'information du public, assister les collectivités locales et maintenir et réhabiliter l'espace littoral.