Des aménagements au niveau du ministère des Finances ont été décidés, hier, par le ministre, M. Karim Djoudi. Selon un communiqué rendu public par son département, le poste de directeur général de l'Inspection générale des finances (IGF), occupé auparavant par Belkacem Aït Saadi est désormais dévolu à Mohamed Djahdou. D'autre part, et selon le communiqué, le ministre des Finances a installé Ghanem Mohamed Larbi à la tête de la Direction générale de la comptabilité (DGC), relevant de son ministère. Il serait utile de rappeler que, selon les informations rapportées par notre confrère El Watan, M. Aït Saadi, l'ex-directeur de l'IGF, a été limogé suite à des conflits entre certains cadres de l'inspection et leur chef. Selon la même source, ces derniers contestent la mauvaise gestion et les prises de décisions unilatérales par le directeur de l'inspection. Le conflit a engendré un climat de confusion au sein de l'inspection. Notre confrère indique également que le ministre des Finances et le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia ont été saisis par pas moins de 25 inspecteurs qui ont signé une pétition où ils exigent la démission de leur directeur général. En outre, le climat de tension qui a régné depuis des mois, a démobilisé l'équipe d'inspection et réduit ses activités à cause de la détérioration du climat relationnel avec le directeur général. Il faut dire que cette situation ne peut rester sans impact. De nouvelles prérogatives ont été allouées à l'Inspection générale des finances afin de renforcer le contrôle sur les finances publiques. Aussi, le gouvernement a consacré un budget annuel très conséquent et des moyens matériels importants. Il faut dire que l'IGF doit être éloignée de tout conflit puisque sa mission consiste à contrôler les finances de l'Etat. D'autre part, depuis cette année, l'IGF est habilitée à contrôler les entreprises à capitaux publics, suite à une décision du président Bouteflika de renforcer le contrôle sur la gestion des sociétés dont l'Etat est l'unique actionnaire. Sur ce sujet, les pouvoirs de vérification et de contrôle de l'Inspection générale des finances ont été renforcés dans un décret adopté en 2007. Ledit décret confère à l'Inspection générale des finances (IGF) la possibilité d'effectuer des inspections au sein des entreprises publiques économiques en plus des administrations publiques en Algérie. Ce texte a pour fondement de renforcer les prérogatives de l'Inspection générale des finances et celles de la Commission nationale des marchés. L'objectif principal recherché à travers cette loi est de permettre le bon fonctionnement du nouveau dispositif de contrôle. Par ailleurs, le syndicat national de l'Inspection générale des finances (IGF), affilié à l'Ugta, revendique toujours un projet de statut spécifique de la profession. Les inspecteurs exigent l'élévation de la fonction d'inspecteur des finances de l'IGF en fonction supérieure de l'Etat, l'élévation du niveau de qualification lors du recrutement, l'instauration d'un régime de rémunération attractif ainsi que la création d'un conseil des inspecteurs. En outre, pour permettre aux inspecteurs d'accomplir leur mission, qui est de contribuer par les enquêtes et audits à parvenir à une gestion rigoureuse et efficace des deniers publics, à la modernisation de l'administration et à l'amélioration des outils de régulation de la vie économique, il faut garantir une indépendance aux inspecteurs dans l'exercice de leur fonction.