Les retombées du recul des cours du pétrole sur le marché mondial, ces derniers jours, continuent à faire l'objet de débat et d'analyse sur la scène internationale. Après les différents observateurs et analystes qui se sont exprimés sur la question, c'est au Fonds monétaire international de se mettre de la partie. Hier, en effet, la plus puissante institution monétaire internationale a procédé à l'étude du cas de l'Algérie à l'ombre de l'évolution à la baisse des prix du pétrole qui caracolent actuellement à 90 dollars le baril. Loin des constats alarmistes de certaines parties alimentant le pessimisme et la spéculation, l'institution de Bretton Woods évacue d'un revers de la main tout risque, dans l'immédiat, sur la santé financière de l'Algérie suite à la baisse graduelle des prix du brut sur le marché international. En effet, après avoir étudié tous les aspects de la question, le FMI conclut que l'Algérie peut continuer à ne pas sentir la baisse des prix du pétrole jusqu'au seuil de 56 dollars le baril. Selon un haut fonctionnaire de cette institution financière, cité par l'agence d'information américaine Dow Jones, l'Algérie pourrait équilibrer son budget avec un prix du baril au-dessus de 56 dollars. De tous les pays musulmans exportateurs, l'Algérie arrive en troisième position en terme d'exposition à une chute des prix, après l'Irak et l'Iran. Ces deux pays ont besoin respectivement d'un baril à 110 et 90 dollars pour équilibrer leurs budgets. Les pays du Golfe sont nettement moins exposés : le Qatar se contenterait d'un baril à 24 dollars, le Koweït à 33 et même l'Arabie saoudite a besoin d'un baril à 49 dollars pour éviter un déficit budgétaire. Avec un seuil de sécurité revu ainsi à la baisse jusqu'à 56 dollars le baril, il y a lieu de relever que l'Algérie est moins exposée à une éventuelle complication financière. Peu avant, les estimations du Fonds monétaire international, le chef du gouvernement, qui n'a pas voulu verser dans un optimisme béant, a déclaré vendredi dernier que la situation deviendra compliquée à partir du moment où le baril du pétrole passe au-dessous des 70 dollars. Les prévisions du FMI ne sont pas loin de celles faites, il y a quelques mois, par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements et qui a avancé le prix de 60 dollars le baril au-dessous duquel le vaste programme d'investissements publics lancés par le gouvernement, notamment dans l'infrastructure de base, risquerait d'être compromis. En tout cas, les observateurs, au fait de l'évolution du marché mondial du pétrole, écartent à l'unanimité toute éventualité de voir les cours du pétrole subir un crash qui les verrait aller encore plus loin vers le bas. Aucun pronostic n'a, pour le moment, envisagé des prix au-dessous de 60 dollars. Bien au contraire, d'aucuns s'attendaient à un nouveau rebond des cours de brut qui ne sauraient tarder notamment en prévision de l'arrivée de la saison hivernale.