par B.Chellali AL'aide au développement du continent africain, actuellement à l'ordre du jour des débats de la 63e Session de l'assemblée générale de l'ONU, sous le regard parfois des pays riches, ne suffit pas de faire simplement appel à la générosité, ou même au sens de la justice, des pays industrialisés. Les dirigeants africains devront trouver les outils nécessaires pour convaincre que l'Afrique compte, et au vu de la situation actuelle, le monde industrialisé doit intensifier, et non pas réduire, sa politique d'engagement positif à l'égard des pays africains. L'Afrique qui compte plus de 750 millions d'hommes et de femmes, qui sont tous des consommateurs potentiels, compte et parce que les crises qui affligent le continent ne peuvent pas être contenues à l'intérieur de ses frontières.La lutte contre le VIH/sida ne peut être remportée à l'échelle mondiale si l'on ne gagne pas cette guerre en Afrique, où l'on dénombre les deux tiers des décès par cette épidémie. Le réchauffement climatique est un autre facteur influent notamment sur l'environnement et le climat en Afrique qui ne manquera pas non plus de subir les effets de la disparition de la faune et de la flore des forêts africaines, et de la désertification de terres arabes fertiles.La pauvreté, dont souffre actuellement le continent noir, est source de problèmes pour les autres continents, qu'il s'agisse de la criminalité et de l'immigration clandestine, ou de l'extrémisme politique et religieux. Le monde entier ne s'en trouvera-t-il pas mieux quand l'Afrique débordera d'activités productives et fructueuses menées par une population dont la prospérité et l'ingéniosité seront un motif d'espoir pour le reste du monde ? Les dirigeants africains doivent convaincre leurs partenaires occidentaux que ce rêve n'a rien d'impossible, que l'Afrique n'est ni un cas désespéré, ni d'ailleurs une victime passive qui n'aspirerait qu'à vivre de charité d'autrui. Dans tous les cas, l'Afrique fait montre de sa volonté de s'affranchir aux causes de ses conflits internes, de la propagation de la démocratie qui est déjà un aspect positif par la réaction des dirigeants africains face au défi de la mondialisation. Une volonté nouvelle de regarder les problèmes bien en face et une capacité toute neuve à s'y attaquer. Mais la mondialisation est avant tout un phénomène économique, et dans ce domaine crucial, les Africains risquent de passer à côté de l'occasion. Le principal défi à relever aujourd'hui est de faire en sorte que la mondialisation fonctionne en Afrique et pour l'Afrique, et qu'elle ne laisse pas le continent à la traîne.L'avenir du continent dépend aussi largement de la technologie, en particulier des nouvelles technologies de l'information. A l'heure actuelle, l'Afrique compte moins de 1% des utilisateurs mondiaux de l'Internet. Et si l'Afrique accepte de rester en marge de la nouvelle économie mondiale du savoir, elle cessera de prendre du retard. Les Africains peuvent faire beaucoup de choses pour améliorer leur sort, mais il n'en reste pas moins qu'ils ont besoin d'aide, et c'est là que les pays les mieux lotis ont un rôle crucial à jouer. A tout le moins, l'Afrique a le droit d'espérer qu'ils mettent en pratique le libre échange qu'ils prêchent dans tous leurs discours, en supprimant les barrières qui empêchent les produits africains de pénétrer leurs marchés, et en réduisant les subventions qu'ils versent à leurs agriculteurs et qui permettent difficilement aux agriculteurs africains d'être compétitifs. Ils donneraient ainsi à l'Afrique la possibilité d'exporter et donc de prospérer.