Une cinquantaine de dirigeants du Mouvement des Non-alignés s'est réunie, hier, en Egypte pour discuter de la crise financière, au premier jour d'un sommet qui devrait se clôturer aujourd'hui. Ces derniers, ont, d'emblée, insisté sur la solidarité internationale comme vecteur essentiel pour la restauration de la paix et la réalisation des objectifs du développement de façon à répondre au mieux aux nouvelles exigences du contexte international actuel. Dans ce sens, le président du Conseil d'Etat cubain, Raul Castro, qui a ouvert les travaux, en sa qualité de président du 14e Sommet, a demandé que le nouvel ordre mondial prenne en considération les conditions particulières dans lesquelles évoluent les pays en développement, soulignant l'importance de la mise en place d'un nouveau système pour la référence monétaire à même de se mettre à l'abri de toute instabilité économique. Castro a plaidé pour la nécessité de faire participer les pays non-alignés dans toute prise de décisions concernant la recherche de solutions aux différentes crises qui rongent le monde, plus particulièrement la crise économique et financière. Il a considéré, à ce propos, que les pays riches sont à l'origine de cette crise, du fait, a-t-il expliqué, de l'impact du déséquilibre structurel et de l'absence de réalisme dans l'ordre économique mondial qui se nourrit de la consommation et de la souffrance des pays pauvres. De son côté, le président égyptien, Mohamed Hosni Moubarak, a plaidé pour un nouvel ordre politique et économique mondial plus juste et plus équitable prenant en compte les intérêts de tous les pays et les priorités des pays en voie de développement. Il a précisé que cette démarche vise à établir une démocratie dans les relations entre les pays riches et les pays pauvres, tout en préservant un certain équilibre dans la représentation au sein des organisations et des institutions internationales. Après avoir mis l'accent sur les différentes menaces auxquelles fait face la communauté internationale, comme le terrorisme, le trafic de drogue et les conflits, le président égyptien a assuré que seule la solidarité internationale est en mesure de venir à bout de ces nombreux défis, et permettre la réalisation des objectifs de développement. Il s'est prononcé, à cet égard, pour plus de coopération et de solidarité entre les pays non-alignés qui aspirent, a-t-il dit, à la paix, la stabilité, au développement et surtout à un véritable partenariat effectif avec les autres pays du monde. Le secrétaire général de l"ONU, Ban Ki-moon, a appelé, quant à lui, à la tenue d'un sommet en 2010 sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), en vue d'encourager les pays développés à aider et accompagner les pays pauvres dans le monde, tout en rappelant avoir insisté auprès du G8, lors de son dernier sommet en Italie, pour qu'il tienne son engagement vis-à-vis du développement. Ban, tout en exprimant son inquiétude face aux effets de la crise économique et son impact sur les pays pauvres, a salué, en outre, l'engagement des pays non-alignés pour la paix, la sécurité et la réalisation des OMD. Le président soudanais, Omar Hassan El-Bechir, a axé son intervention sur la coopération entre les pays du Sud et à conforter la solidarité entre ces pays pour la mise en oeuvre des objectifs et des intérêts communs. Il a indiqué que ce sommet se tient dans une conjoncture particulière marquée notamment par une crise économique et financière grave, soulignant que les pays pauvres sont les premières victimes de cette crise. Le chef de l'Etat soudanais a appelé, à cette occasion, à une large mobilisation de la communauté internationale pour faire face à cette crise, mais aussi à faire participer les pays du Sud dans toute prise de décisions au sein des instances et des organisations internationales. Le Guide de la Révolution libyenne, le colonel Maamar El Gueddafi, a, quant à lui, proposé la création, au sein du mouvement des non-alignés, d'un conseil de sécurité qui se chargera de se prononcer sur les différents conflits susceptibles de surgir dans les pays membres du Mouvement. Il a, par la même occasion, critiqué le rôle de l'Assemblée générale des Nations unies et du Conseil de sécurité qui, a-t-il dit, n'ont plus de pouvoir face aux pays riches. Le Guide la Révolution libyenne a, d'autre part, réitéré, en sa qualité de président en exercice de l'Union africaine, la demande du continent qui exige un siège permanent au sein du Conseil de sécurité. Cette exigence sera renouvelée lors de la prochaine session de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre prochain à New York, a précisé le colonel El Gueddafi, se disant convaincu qu'il s'agit là d'une revendication légitime qui aura le soutien et l'appui de la majorité des membres au sein de l'organisation onusienne. Synthèse A.C