Le risque pour les entreprises algériennes exportatrices n'est pas à écarter, d'autant que la crise financière et ses ramifications se font de plus en plus ressentir à travers le monde. Le risque est tout simplement de ne pas "pouvoir recouvrer les créances". C'est l'avis du P-DG de la Compagnie algérienne de garantie des exportations, invité, hier, de la Chaîne III de la Radio nationale qui a mentionné que des dizaines de dossiers d'exportateurs n'ayant pas recouvré leurs dus sont au niveau de la Cagex. Djilali Tariket a indiqué que la faute incombe en premier aux exportateurs eux-mêmes qui font fi de la réglementation. "Les exportateurs n'ont pas souscrit une assurance au niveau de la Cagex et cela peut porter préjudice à leur activité et à l'économie nationale qui perd ainsi des milliers d'euros". Il fera savoir que "le plus dur n'est pas de trouver les marchés mais d'être payé".Il expliquera ainsi le rôle de la Cagex qui intervient justement en amont à travers le renseignement sur la qualité de l'acheteur, notamment, et le pays destinataire des produits exportés. La gestion du risque à l'exportation se pose ainsi, selon le P-DG de la Cagex, avec acuité dans une conjoncture marquée par la crise financière ou la tendance est inversée.La destination prisée par les exportateurs aujourd'hui est celle "des pays du Sud alors que les pays de l'OCDE enregistrent des faillites d'entreprise de l'ordre de 35.000 annuellement, mais faudrait-il encore s'assurer du payement" a-t-il averti. Pour Djilali Takrit, les lois du commerce international sont de rigueur et "les exportateurs ne doivent pas s'aventurer à mener leur opération en solo". La Cagex, a-t-il déclaré, dispose d'un potentiel important pour accompagner les exportateurs et elle est toujours en relation avec les grands réassureurs internationaux. Il rappelle, à ce titre, que le plus gros montant assuré par la Cagex s'élève cette année "à 400 millions de dinars". Abordant le volume des exportations algériennes, le P-DG de la Cagex ne s'alarme pas et assure que les mécanismes mis en place ont donné leurs fruits car la tendance est à la hausse. "La croissance annuelle des exportations est de 15 à 30% et en 2008 nous allons enregistrer plus de 1,5 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures mais ce volume reste insuffisant au regard des potentialités que recèle l'Algérie". Les produits algériens sont exportables, soutient l'invité de la radio, et l'agriculture vient en premier, notamment "les dattes et les légumes en plus des produits ferreux et non ferreux mais il est très difficile par contre de placer les produits transformés", a affirmé le P-DG de la Cagex.