La Coface, l'Agence de garantie française, qui vient de s'installer, estime que l'Algérie est l'un des Etats les mieux notés en termes de classement du risque pays. Le recours des exportateurs à la Compagnie algérienne d'assurance et de garantie des exportations (Cagex) pour assurer et garantir leurs opérations commerciales est “timide”. C'est du moins ce qu'a affirmé hier le premier responsable de cet organisme d'assurance, M. Djillali Tariket, invité du Forum du quotidien El Moudjahid. Le président-directeur général de la Cagex n'incrimine pas les opérateurs économiques. “Ce n'est pas la faute des exportateurs. La responsabilité incombe à la Cagex qui n'a pas assez communiqué”, estime M. Djillali Tariket. L'implantation de la Coface en Algérie, à travers une société de service, pour y déployer son offre d'assurance-crédit, pourrait amener les opérateurs algériens à mieux “apprécier” le recours aux organismes d'assurance et de garanties. L'offre de la Coface s'appuie sur une société de services, Coface Algérie Services (CALS), et sur une police. Cette police, émise par son partenaire la Cagex, est identique à celle que la Coface propose en France et dans tous ses pays de présence. La Coface n'a pas d'agrément pour faire de l'assurance en Algérie. Cette nouvelle société de services sera chargée d'assurer un service de proximité approprié aux besoins des clients de la Coface, qui auront souscrit une police d'assurance-crédit domestique auprès de la Cagex. Jean-Marc Pons, directeur général de Coface Algérie Services, évoque aussi les autres outils que la société offre aux entreprises pour gérer, financer et protéger leur poste clients. Il s'agit de l'information et de la notation d'entreprises, gestion et recouvrement de créances, étroitement liée à l'assurance-crédit et à l'information commerciale et enfin l'affacturage. Le fait que l'économie algérienne évolue favorablement ces dernières années, augmente considérablement toutes les opportunités commerciales tant sur le marché domestique qu'à l'export, ce qui a incité la Coface à s'installer en Algérie. Le marché des assurances, de manière générale, est encore relativement petit. Celui de l'assurance-crédit exporte encore plus, puisqu'il ne couvre que 2% des exportations globales du pays, hors hydrocarbure, et celui de l'assurance-crédit domestique inexistant. L'Algérie, un marché d'1 milliard d'euros pour la Coface La Coface ambitionne de donner un coup d'accélérateur à tous les services dont les entreprises ont besoin dans le cadre d'une économie ouverte. Environs 8 000 entreprises algériennes sont dotées du système de notation mondial. Du côté de la Cagex, on exclut l'introduction de la notation des entreprises, du moins dans l'immédiat. Alain Tovar, un des responsables de la Coface, a avancé le chiffre de un milliard d'euros réalisé sur l'Algérie en assurance-crédit, un chiffre qui dépasse ceux réalisés sur le Maroc et la Tunisie. C'est la preuve de l'importance du marché algérien pour l'organisme d'assurance français. “Notre présence ici témoigne de notre confiance dans la marché algérien”, argumente M. Alain Tovar, qui rappelle le classement risque pays de la Coface qui note l'Algérie A4 au même titre que la Tunisie et le Maroc. La Coface, qui organise son traditionnel colloque Risque Pays, le 23 janvier prochain à Paris, réunissant les meilleurs spécialistes français et étrangers du monde bancaire, d'entreprises et de centres de recherche, met en avant, dans son appréciation du risque Algérie, l'augmentation des capacités de production pétrolière et gazière et les prix élevés des hydrocarbures générant de solides excédents extérieurs et budgétaires. “L'Algérie fait partie des pays les mieux notés”, soutient Alain Tovar. M. R.