L'Algérie accélère les préparatifs pour adopter de nouvelles normes comptables conformes aux standards internationaux. Depuis son adoption, le gouvernement multiplie les rencontres et les séminaires de formation en direction des entreprises et des institutions publiques. Objectif : l'adoption dès janvier 2010 d'un nouveau plan comptable national largement inspiré des normes IFRS (normes internationales d'informations financières). A cet effet, le ministre des Finances Karim Djoudi a présidé, hier, au siège de son département un séminaire portant sur la mise en œuvre du plan comptable de l'Etat. Selon le premier argentier du pays, tous les moyens sont mis en œuvre pour que le nouveau plan sera appliqué dans les plus brefs délais. Il a indiqué par ailleurs que son entrée en vigueur à partir de 2010 c'est pour donner plus de temps à son assimilation. C'est une sorte de plan directeur en matière de dépense publique. Il permet l'élaboration, le contrôle et l'exécution de la loi de finances et sa modernisation sera appliquée selon les normes internationales en matière de gestion des dépenses publiques et garantira ainsi plus de transparence dans le respect des délais d'application de décisions économiques. Toutefois, il faut savoir que l'actuel Plan comptable national (PCN) ne semble plus être adapté à la nouvelle situation du pays ; il date de 1975, et à l'époque, le pays était sous le régime de l'économie dirigée. A présent, l'économie de marché est la doctrine officielle de l'Etat et l'actuel PCN ne correspond plus aux nouvelles réalités économiques induites par la globalisation et la mondialisation auxquelles les groupes algériens vont devoir se soumettre. Les entreprises algériennes ont besoin d'une bonne visibilité à l'étranger, notamment celles disposant de plans de développement à l'international comme Sonatrach, Sonelgaz et Cevital. Mais ces grands groupes appliquent déjà largement les normes IFRS dans leur comptabilité, sans avoir attendu la décision du gouvernement. Cependant, la volonté du gouvernement de modifier radicalement le plan comptable national risque de provoquer un dysfonctionnement dans de nombreuses entreprises et administrations publiques, peu préparées à s'adapter aux nouveaux changements. Souvent, ces entités ne possèdent pas les instruments nécessaires pour réussir la transition annoncée vers les nouvelles normes.