I.- Eviter de rappeler des évidences C'est une évidence de rappeler comme l'on fait le Ministre des Finances et le gouverneur de la banque d'Algérie le 05 octobre 2008 que la spécialisation des banques algériennes dans la banque de détail et non dans des segments spéculatifs qui touchent actuellement bon nombre de banques internationales, le dinar n'étant pas convertible, les dépôts des particuliers au niveau des banques primaires ne risquant presque rien bien entendu en termes nominaux , et non en termes réels en cas d'inflation qui amenuiserait leur valeur. D'ailleurs, c'est plutôt une tare, car n'existant pas de banques de détail au sens international mais des guichets administratifs, la réforme bancaire accusant un retard considérable. Comme c'est une évidence de rappeler que le remboursement de la dette extérieure dont le principal est d'environ 4,9 milliards de dollars permet éviter des prêts hasardeux à des taux d'intérêts élevés en raison de la restriction des crédits au niveau mondial Car tout système économique et financier fiable repose sur la confiance et sans confiance il ne peut y avoir de système financier. Avec les banqueroutes répétées, le crédit interbancaire source de l'expansion de l'économie mondiale tend à s'assécher surtout au niveau des banques d'affaires qui ont connu une expansion inégalée.. Or, de plus en plus les établissements financiers auprès desquels les banques d'affaires se refinancaient refusent aujourd'hui de prêter par manque de confiance dans la capacité de remboursement de ces banques. C'est cette situation qui a poussé récemment le FMI a adoucir sa position vis-à-vis des fonds souverains comme soupape de sécurité et la FED à injecter plusieurs centaines de milliards de dollars de liquidités sur les marchés et à étendre les accords de "swaps" avec ses homologues européenne, japonaise, britannique et suisse. Comme c'est une évidence de dire qu'actuellement aux cours du baril d e pétrole du dollar, l'Algérie ne risque pas de souffrir de famine à court terme.
II.- L'Algérie souffre de stagflation (décroissance- inflation- chômage) Mais l'objectif stratégique de toute bonne gouvernance est d'avoir une vision globale de développement comme le montre les inquiétudes des principaux gouvernements du monde qui ont des comptes à rendre à leur population. Or, l'économie algérienne est caractérisée actuellement par la stagflation ; inflation, chômage et ralentissement de la croissance économique réelle, le tout tiré artificiellement par les dépenses publiques via les hydrocarbures. Car, le climat des affaires se détériore et la corruption augmentent entre 2006/2008 décourageant toute possibilité de développement fiable .Cela est confirmé par le dernier rapport de la banque mondiale (10 septembre 2008) où l'Algérie pour le climat des affaire dégringole de la 116ème place en 2005, 125ème en 2006, 130 ème en 2007 et 132ème en 2008 et l'accélération de la corruption selon le communiqué de Transparency Intenrnational en date du 23 septembre 2008. L'Algérie pour 2008 a une très mauvaise note (3,2 sur 10) est à la 92ème place avec une note de 3 sur 10, Le Gouvernement algérien vient d'annoncer officiellement que le gouvernement peut créer 400.000 emplois par an grâce aux nouveaux dispositifs sur l'emploi et le Ministère du travail un taux de chômage fin 2008 de 10%. Or avec un taux de croissance, en termes réels en déclin, plus de 5% entre 2003/2005, 1,8% en 2006, à peine 3% en 2007 et selon le FMI dans son rapport de 2007 inférieur à 4% pour les années 2008/2009 dont selon mes calculs les entreprises créatrices de valeur ajoutée durable participant à 1% dans le taux de croissance global ( la vocation de Sonatrach ,investissement très capitalistique, n'étant pas de créer des emplois ) , avec un accroissement de demande annuelle de 450.000/ 500.000 unités selon les calculs effectués à partir des données de l'ONS ( déclaration des différents conseils de gouvernement et du Ministre du travail durant l'année 2007)sous estimant la demande féminine) cela est t-il possible, car contredisant les lois élémentaires de l'économie. Aussi, si la croissance n'est pas reprise par les entreprises, à la fin de l'épuisement des ressources dégagées par le plan de soutien à la relance économique des dizaines de milliers de femmes et d'hommes transitoirement employés seront au chômage. Concernant l'inflation , pour le gouvernement le taux d'inflation a été de 1,6% en 2005, et certainement supérieur à 5% pour 20083% en 2006, et après l'avoir estimé à 3,5% en 2007 donne pour 2007 le taux de 4,5% ( selon l'officiel des raisons essentiellement externes dues à l'envolée des prix comme le blé, la farine sur le marché international) , ayant prévu des subventions pour la farine, la semoule et le lait et une somme colossale des transferts sociaux représentant plus de 10% du PIB pour assurer la paix sociale. Or, selon un document important relatif à une étude sur l'Afrique du Nord et du Moyen orient, du centre de recherche américain , Casey Research en date du 06 mars 2008, le taux d'inflation en Algérie serait de 12% en 2007, beaucoup plus en 2008, contre une moyenne de 7/8% au niveau de la région Mena .Si le processus inflationniste continue à ce rythme entre 2008/2009, cela aurait des incidences sur le taux d'intérêts des banques qui devraient le relever au moins de deux à trois points par rapport aux taux d'inflation réel, si elles veulent éviter la faillite. Cela a des incidences sur le pouvoir d'achat de la majorité de la population algérienne. Face à cette situation, la famille algérienne dans sa solidarité d'ailleurs en régression et paradoxalement la crise du logement (même marmite, répartition des charges) , les faux emplois rentes temporaires au nom de la solidarité nationale ne dépassant pas 3/6 mois jouent le rôle transitoirement d'amortisseur à des tensions sociales qui deviennent de plus en plus criardes. Et ce du fait d'une politique salariale biaisée et incohérente, la nouvelle grille des salaires de 2007 l'attestant , cette détérioration du pouvoir d'achat ( SMIG à 120 euros) de la majorité de la population est accentuée à la fois avec le nivellement par le bas des couches moyennes laminées, devrait s'accélérer pour la période 2008/2009 car selon le Ministère des Finances en février 2008, le montant de l'endettement croissant auprès des banques, (prêts pour l'achat des voitures, logements, électro-ménagers) est estimé à 200 milliards de dinars (2 milliards d'euros), un prêt entre 5 et 10 ans de 100 nécessitant un remboursement 130 à 170,selon le délai, et par une nette concentration des revenus au profit d'une minorité spéculative rentière. Selon l'enquête du CNEAP de septembre 2006, le ménage moyen algérien consacrait plus de 60% de son budget aux dépenses alimentaires en 2006 dont seulement 10% pour la viande (ce taux ayant augmenté avec l'inflation en 2007/2008 pour aller vers plus de 80%) assistant à un déséquilibre nutritionnel rendant inévitable les maladies d'où avec la détérioration du cadre de vie ,les effets dépressifs, la consommation excessive de médicaments, pour plus de 1 milliard de dollars moyenne 2006/2007. Docteur Abderrahmane MEBTOUL Expert International