1.- Une information d'une extrême gravité vient de paraître le 19 octobre 2008 sur un site dont le siège est à ParisFrance – largement consulté par tant les Algériens que les instances internationales (site, tout sur l'Algérie) citant des sources gouvernementales (sans les nommer) que depuis 2007 les 43 milliards de dollars placés en bons de Trésor américain ne sont qu'une partie dans la mesure où les avoirs placés à l'étranger par l'Algérie avoisineraient le chiffre de 150 milliards de dollars. Ce montant de 150 milliards de dollars est déduit sur la base sur la déclaration récente de différents responsables gouvernementaux qui affirmaient en octobre 2008 que l'Algérie avait un taux d'intérêt supérieur à 4% et que les intérêts annuels rapportés étaient de plus de 4 milliards de dollars par an ce qui contredit que le montant officiel des réserves de change que le gouvernement évalue à 136 milliards de dollars à fin juillet 2008 mais qui rejoignent le montant du FMI évalué à septembre 2008. Face à ces affirmations qui risquent d'avoir de graves répercussions tant économiques, sociales que politiques, le gouvernement algérien doit éviter de s'auto-évaluer en s'attribuant des points d'autosatisfaction contraires aux réalités économiques et sociales, avoir une communication transparente, ouvrir le débat au niveau des médias lourds à des experts et personnalités indépendants, car l'argent des hydrocarbures est la propriété de tout le peuple algérien et dans ce domaine il n'existe pas de confidentialités comme le montrent les grands débats actuels. Car les hydrocarbures représentent 98% des recettes en devises libellés en dollars et plus de 75% des recettes fiscales. L'Algérie étant une économie essentiellement rentière, avec un cours en deçà de 70 dollars, au vu des importantes dépenses publiques pour maintenir une paix sociale fictive, de la mauvaise gestion et de la corruption généralisée, la crise financière mondiale actuelle qui a des répercussions sur la sphère réelle pendant encore plusieurs années risque de nous atteindre de plein fouet courant 2010 avec la nécessité de réviser nos prévisions budgétaires pour 2009, d'où l'importance d'être attentifs à nos réserves de change. 2.- Pour notre part, nous ne demandons qu'à croire les autorités officielles et selon nos informations la Banque centrale utilise deux manières pour placer les réserves de changes de l'Algérie en précisant que selon de récentes informations publiées à la fin de l'année 2007, les réserves en or seraient de l'ordre de 174 tonnes qui dépasseraient les cinq milliards de dollars. Aussi, les placements à l'étranger seraient de 70% en titre souverain, c'est-à-dire en bons de Trésor américains, japonais, britanniques et européens qui sont pour la plupart cotés AAA (placements très sûrs) avec des durées qui sont plus ou moins longues. Le second placement s'effectue via les dépôts de la Banque centrale sur le marché bancaire et interbancaire. L'argent est déposé par la Banque centrale auprès de banques internationales qui disposent de références très élevées. Ce matelas de devises serait composé à 45% en dollars américains, à 45% en euros, à 10% en yens et 10% en livres sterlings. Mais existent des contradictions de différents responsables qu'il convient de lever rapidement, évitant de jouer sur la faible culture économique des Algériens mais qui se discréditent auprès des observateurs internationaux avertis, oubliant que le monde est devenu avec les satellites et Internet une maison de verre, ce qui démobilise l'opinion. En effet, le gouverneur de la Banque d'Algérie a annoncé officiellement qu'une partie de nos réserves de change n'est pas disponible immédiatement car placée à l'étranger. Une gestion active des réserves de change, certes, suppose que l'on profite des fluctuations des différentes monnaies clefs mais suppose que l'on ait une marge de sécurité en gardant au moins 30% des réserves de change disponibles immédiatement. Or, tant pour le ministre des Finances que le gouverneur de la Banque d'Algérie, lors de sa dernière présentation à l'APN, le rendement des réserves de change placées à l'extérieur est supérieur à 4,5%. Pour éviter toute polémique inutile, le taux d'intérêts des avoirs algériens placés dans des structures garanties par les Etats est inférieur aux taux directeurs des banques centrales. Il était d'environ 2% pour les bons de Trésor américain, car la FED américaine avait, avant la crise récente, un taux directeur de (2%) et depuis le 08 octobre 2008 à 1,5%. Il devait être inférieur à 4,25%, le taux directeur de la BCE était de 4,25% et vient d'être ramené à 3,75% depuis le 08 octobre 2008. Pour les dépôts en livres sterlings, ils devaient être inférieurs à 5%, le taux de la banque d'Angleterre était de 5% et a été ramené depuis le 08 octobre 2008 à 4,50%. Pour les dépôts déposés au Japon et c'est là une hérésie et une très mauvaise gestion de nos réserves de change, contribuant au financement de japonaise à un taux presque nul (pouvant jouer uniquement sur les fluctuations monétaires de l'appréciation, du yen par rapport au dollar) puisque le taux directeur de la banque centrale du Japon (BoJ) a laissé inchangé son taux directeur à 0,50%, niveau auquel il se trouve depuis février 2007. Aussi, il est impossible d'arriver à ces taux annoncés tant par le ministre des Fiances algérien que le gouverneur de la banque d'Algérie pour les placements dans des établissements publics garantis par les Etats. 3.- Car, un retrait avant terme de ces montants, selon les contrats internationaux bancaires, donne lieu à une perte d'une partie des intérêts perçus. Car, vouloir retirer les 43 milliards de dollars placés en bons de Trésor américain et les autres montants placés dans d'autres banques centrales pour vendre les obligations au niveau du marché occasionnerait avec la crise actuelle une décote pouvant varier entre 20 à 30% sinon plus sans compter, pour les bons de Trésor américain, la dépréciation du dollar de plus de 50% ces sept (7) derrières années. Concernant les bons de Trésor américain, les seuls pays gagnants, et en termes relatifs au niveau macro-économique, minimisant ainsi les pertes, seraient des pays exportateurs de biens et services à valeur ajoutée notamment la Chine, pertes compensées par le droit d'entrée sur le marché américain ou européen, les pays pétroliers n'exportant pas des produits manufacturés ou des services subissant la dépréciation à 100% (dollar plus baisse de la cotation des obligations). Pour les banques privées, nomment les banques d'affaires, le taux est largement supérieur pouvant dépasser les 8% mais avec des risques. En annonçant que le taux d'intérêt global perçu par l'Algérie et en moyenne globalement, varie entre 4,5% et à 4,75%, le gouverneur de la banque d'Algérie reconnaît implicitement qu'il y a eu placement dans des banques internationales privées, confirmant la déclaration du ministre des Finances algérien devant le Parlement, qui a affirmé officiellement en 2007, outre le placement dans des institutions publiques garanties par les Etats qu'un montant des réserves de change a été placé auprès de ces banques internationales bien cotées mais actuellement à risques. Combien, dans quelles banques et dans quel pays ? Une réponse urgente du gouvernement s'impose face à ces récentes déclarations soit pour les démentir, soit pour en atténuer les conséquences. Car le silence ou déclarations vagues rappelant des évidences connues (nous avons remboursé la dette, nos banques et notre bourse ne sont pas connectés aux réseaux internationaux, nos réserves sont bien placées), alimentent les rumeurs les plus folles nuisibles aux intérêts supérieurs du pays. 20-10-2008