La Banque mondiale s'est inquiétée vendredi de l'impact des violentes fluctuations des marchés du pétrole sur l'économie des pays producteurs en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, estimant que la chute des cours devrait peser sur tous les secteurs de ces économies. "La montée des prix du pétrole a été un moteur essentiel à la croissance de ces pays, même si en fonction des pays, les effets ont été différents. Par conséquent, si les prix du pétrole baissent significativement, cela aura encore un effet sur la croissance de la région, qui dans l'ensemble, va redescendre", a affirmé le directeur du développement économique pour la région à la Banque mondiale, Farrukh Iqbal, lors d'une conférence de presse à Washington. La Banque mondiale a estimé que la croissance devrait passer dans cette région de 5,7 % en 2008 à 4 % en 2009, en se basant sur un baril à 75 $US en moyenne pendant l'année, tout en prévenant que toute hypothèse à ce sujet était hasardeuse. "Les liens commerciaux entre ces pays et les envois de fonds par les émigrés se sont accrus ces dernières années. Ce sont des mouvements qui ont été basés sur des prix du pétrole en augmentation. Si le prix du pétrole se retourne, nous nous attendons à un inversement de certaines de ces tendances", a poursuivi Iqbal. Selon la Banque mondiale, la crise financière devrait également affecter la croissance. "L'exposition directe aux difficultés des banques étrangères est limitée. Mais le principal impact que nous anticipons concernera l'économie réelle, à travers les exportations et les investissements directs étrangers", a ajouté la directrice du développement économique et social pour la région, Ritva Reinikka. La crise mondiale a aussi frappé des bourses d'Afrique, du Caire à Johannesburg. Elle devrait avoir un impact limité sur les systèmes financiers d'Afrique mais risque d'entraîner un ralentissement de la croissance à plus long terme. Un fait révélé, il y a quelques jours, par les experts et dirigeants nationaux. Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement, suivi du gouverneur de la banque d'Algérie, a souligné récemment, que l'économie nationale risque d'en pâtir de la crise si les prix du pétrole chutent. Toutefois, Laksaci a fait savoir que la Banque d'Algérie a augmenté davantage les placements dans "les actifs non risqués", et que le niveau important des réserves officielles de change (de l'Algérie) et la stabilisation du taux de change effectif réel du dinar constituent, aujourd'hui, pour l'Algérie "une double garantie face à ce type de chocs externes". Mais, ces chocs risquent d'engendrer une baisse du prix du pétrole. Il y a donc lieu actuellement de préserver la viabilité à moyen et à long terme de la balance des paiements, et ce à travers la mise en place d'une économie hors hydrocarbures pour assurer une compétitivité externe hors hydrocarbures. Connaissant la dépendance de l'économie nationale vis-à-vis des hydrocarbures, les conséquences risquent d'être lourdes à long terme. C'est, en effet, la principale leçon qu'il faut tirer de cette crise qui se propage à grande vitesse à travers le monde et qui a poussé les décideurs à reprendre le chemin du nationalisme.