Les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (Mena) se rétablissent de la crise financière en même temps que l'économie mondiale. Il est prévu que la croissance atteigne 4,4 % en 2010, à l'échelle régionale, stimulée par une absorption intérieure ainsi qu'une contribution positive de la demande extérieure. Cette reprise, après la crise, se distingue d'un pays à un autre. Ceci varie selon les conditions initiales et de l'intensité des impacts véhiculés par trois circuits principaux à travers lesquels la crise financière mondiale a touché les économies de la région Mena : le secteur financier, les prix du pétrole, et la balance des paiements, reflétant l'impact sur le commerce, les envois de fonds et les flux d'investissements étrangers directs (IED). Il est prévu que la croissance dans les pays du CCG atteigne 4,4 % en 2010 - un retour notable, vu la croissance zéro observée en 2009. A cause des bouleversements négatifs des termes de l'échange liés à la baisse des prix du pétrole et des perturbations financières, ces pays ont été plus durement touchés par la crise, ce qui a induit la déstabilisation des banques nationales surexploitées et par conséquent l'éclatement de la bulle immobilière. Les gouvernements ont réagi rapidement et avec justesse à la situation grâce aux réserves accumulées et autres actifs en stimulant le flux monétaire et fiscal, soutenant ainsi une reprise de la croissance. La crise financière de Dubaï est toujours palpable mais l'offre de restructuration de la dette de Dubai World a conduit à une meilleure clarté des perspectives des Émirats arabes unis. Les pays en développement exportateurs de pétrole ont été ébranlés par la crise mais la reprise se dégage grâce au circuit des prix du pétrole, de l'intégration limitée de leurs secteurs bancaires dans les marchés financiers mondiaux et à l'importance du pétrole dans leurs paniers d'exportations. La croissance des pays en développement exportateurs de pétrole devrait s'accélérer, atteignant 4,2 % en 2010 par rapport à 2,2 % en 2009. Actuellement, on ne prévoit pas une autre hausse des prix du pétrole vu la capacité excédentaire et la quasi nullité de la demande de pétrole dans le G3. Cependant il est à signaler que des pics temporaires ne peuvent pas être empêchés, en raison de bouleversements imprévus pouvant avoir lieu au cours de la période 2010-2011. Les pays importateurs de pétrole ont ressenti l'impact de la crise à cause des effets secondaires de la crise sur le commerce, les envois de fonds et les flux d'investissements étrangers directs ; par conséquent leur reprise dépendra, crucialement, de la reprise des marchés principaux, en particulier dans l'UE et des pays du CCG. La faible reprise attendue dans la zone euro aura un impact sur la croissance à court terme, en particulier la croissance des pays étroitement liés avec les marchés de l'UE. La croissance des pays importateurs de pétrole devrait décélérer de 4,5 % en 2010, après un modéré mais respectable rythme de 4,8 % en 2009, tandis que les secteurs non pétroliers, tels que les services, sont restés relativement faibles. Après s'être contracté de 13 % en 2009, le commerce reprend avec des revenus d'exportation des pays importateurs qui devraient augmenter de 7,7 % en 2010. Les flux d'envoi de fonds devraient croître de 1,3 % en 2010, bien que ce rythme soit plus lent que celui observé durant les années précédant la crise. Le taux de chômage élevé est un grands embarras dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord depuis des années, et la crise a bloqué les perspectives d'amélioration de l'emploi à court terme. Tandis que l'impact de la crise sur les taux officiels du chômage a été négligeable dans la plupart des pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, les taux de participation, qui étaient déjà bas comparés à d'autres pays avant la crise, ont connu une chute vu que des travailleurs découragés se sont retirés de la population active et ont renoncé à rechercher un emploi sur le marché officiel du travail. En outre, les statistiques globales de la population active ne clarifient pas l'impact négatif sur certains secteurs. Les travailleurs dans le secteur de la fabrication ont été particulièrement vulnérables pendant la crise, bien que les pertes d'emplois dans ces secteurs aient été compensées, dans une certaine mesure, par la création d'emplois dans les industries de biens et services non commercialisables. D'immenses ressources en gaz et en pétrole, des effectifs croissants de jeunes, une dynamique et des opportunités permettant de se pencher sur des manières de diversifier leurs économies ont fait que le potentiel de la croissance de la région soit élevé. Néanmoins, en se penchant sur les deux années à venir, les pays de la région Mena feront toujours face à de grands défis à long terme.