Les prix du pétrole sont loin de dépasser la barre des 70 dollars sur le marché au moment où la Banque mondiale estime pour sa part que les cours devront se maintenir en 2010 à 65 dollars. Cette baisse résulte des chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis, publiés récemment dans un rapport qualifié de décevant et qui indique en perspective «un risque d'affaiblissement de la demande de pétrole» notent les spécialistes. Les USA sur lesquels était bâtie l'hypothèse de reprise de l'économie mondiale, ont supprimé 263.000 emplois nets, contre 201.000 en août et 304.000 en juillet, faisant monter le taux de chômage à 9,8%, contre 9,7% le mois précédent. En plus clair, l'économie n'est pas aussi solide qu'on l'espère et «on va devoir baisser les prévisions de demande de pétrole», avec des «prix en baisse pour le trimestre», ajoutent les analystes. La Banque mondiale de son côté prévoit que le prix du baril du pétrole ne devra pas dépasser les 63 dollars en 2010, contre 55,5 dollars en moyenne en 2009, dans un rapport sur le Moyen-Orient publié ce samedi. Malgré qu'il soit en deçà des attentes des pays producteurs, dont ceux de l'Opep, ce prix est «suffisant pour éviter une crise majeure dans ces pays», relève la Banque mondiale dans son rapport annuel sur les évolutions et perspectives économiques de la région. La Banque mondiale estime aussi que la «demande mondiale devrait rester faible». La demande mondiale de pétrole en 2010 progressera de 1,5% de plus qu'en 2009 (84,4 mb/j), mais moins qu'en 2008 (86,3 mb/j). Le ministre algérien de l'Energie et des Mines a, de son côté, lié le relèvement des prix du pétrole sur le marché à des indices de reprise de l'économie mondiale et US mais aussi de l'attitude des autres pays non-Opep dans le maintien du niveau de production. Sans la citer nommément, l'ancien président de l'Opep visait la Russie qui avait fait, sur le plan des principes fait et cause avec l'Opep lors de sa réunion d'Alger et qui entend «renforcer sa coopération l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)» sans la rejoindre comme vient de le confirmer officiellement le ministre russe de l'Energie, Sergueï Chmatko. Sans couper les ponts d'une coopération, la Russie veut organiser avec l'Opep une rencontre avant la fin de 2009. La Russie avait été épinglée récemment par l'augmentation de sa production de brut depuis le début de l'année 2009, profitant des réductions de la production décidées par l'Opep pour prendre des parts du marché.