Il vient d'être démontré que les pays riches savent se serrer les coudes quand c'est leur avenir ou celui de l'un d'entre eux qui est mis en péril. De toute façon, les pays riches se relèveront de cette crise financière qu'ils vont vite juguler pour qu'elle n'implique pas une crise économique.Mais que sera-t-il changé pour les pays en développement ?Les pays riches iront-ils jusqu'à consulter ou faire participer les pays en développement à la définition de nouvelles règles du jeu international en matière d'économie de marché en ne plaçant pas ces derniers en situation de faiblesse ? N'y a-t-il pas une contradiction flagrante entre les objectifs poursuivis par le démantèlement des barrières tarifaires et le fait que soit soutenu par les pays industrialisés que les échanges commerciaux favorisent le développement dans le contexte où il est connu que ce démantèlement aggrave les vulnérabilités de l'industrie déjà embryonnaire des pays en développement sans oublier ce qui est plus important encore, à savoir l'agriculture?Pourquoi s'acharner encore et toujours à convaincre (et même à contraindre) les pays africains qu'il est de leur intérêt de ne pas prendre les mesures de protection d'une industrie qu'ils ont eu du mal à mettre en place ? Quand on assimile la concurrence qui se prépare à une guerre économique et, de l'avis général, il s'agit d'une guerre économique sans pitié, exiger des pays en développement l'abaissement et même la suppression des barrières tarifaires est équivalent à demander à un pays qui va être agressé militairement de démanteler son dispositif de défense. Ceci a été pourtant fait avec l'Irak qui a été mis en obligation de détruire ses missiles Scud avant l'agression américaine de mars 2003.Les pays riches reprendront leurs habitudes en direction des pays en développement, mais cette fois-ci en prenant bien soin, par le contrôle qu'ils exerceront sur les banques grâce aux prises de participation dans leur capital, de réunir les conditions pour que pareille crise ne se reproduise plus.