Dans un rapport élaboré par " Maxula Bourse (intermédiaire boursier tunisien), la crise financière est mise sous les projecteurs, avec des explications rationnelles de ce qui vient de se passer sur les places financières mondiales. Le document focalise beaucoup sur le contexte économique tunisien en parlant de la Bourse de Tunis, des Sicars et des investissements financiers étrangers en Tunisie. Retraçant chronologiquement la crise, Maxula commence par l'éclatement avec grand bruit de la bulle Internet qui a eu lieu au mois de mars 2000, avec une baisse conséquente des marchés boursiers mondiaux, provoquant une récession aux Etats-Unis, elle fut assez brève et très atténuée hors des USA. L'économie mondiale n'a pas été perturbée, et dans certains pays, la croissance s'est même trouvée plus renforcée qu'avant. En 2003, les USA étaient encore sur la voie d'une croissance soutenue. Au cours des quatre dernières années l'économie mondiale est passée à une vitesse supérieure. Globalement, l'économie s'est accrue en moyenne de plus de 4 % sur la période 200/2007 (avec deux années respectivement de baisse et de reprise du cycle économique), soit une progression de 1,5 % de plus que la moyenne des années 90. Avec 1,5 %, la croissance globale en 2004 fut la plus élevée depuis les années 80. Depuis, les crises se sont multipliées, mais l'économie mondiale a connu de meilleurs taux de croissance avec des périodes de fléchissement de plus en plus brèves. " L'émergence de nouveaux pôles économiques et l'innovation technologique ont eu pour effet de rééquilibrer la balance économique et d'accélérer la consommation mondiale, limitant ainsi l'ampleur des crises et écourtant leur durée " dit le rapport. Avec une quasi certitude que cette crise ne sera définitivement pas "la crise finale ", l'analyse indique que "l'histoire montre que l'économie mondiale peut toujours s'en sortir de la plus profonde des crises " et que l'impact de cette crise sera donc minime sur l'économie tunisienne. Des secteurs comme le tourisme, les composantes électriques et mécaniques peuvent être touchés par le ralentissement de l'économie européenne. Mais et en contrepartie et avec des efforts promotionnels et incitatifs, l'économie tunisienne peut bien tirer profit de cette crise. " Le marché boursier tunisien qui a superformé la majorité des indices mondiaux en 2008, témoigne de la solidité des sociétés qui le composent. Le taux d'endettement des sociétés cotés est confortable, le taux de croissance des bénéfices est respectable et la valorisation est raisonnable ", soutient Maxula. Le séisme financier dont l'épicentre se situe aux Etats-Unis a certes fait quand même vaciller la bourse de Tunis. Le Tunindex a perdu le quart de son rendement en une semaine et la volatilité s'est imposée en maître de scène. Le contexte actuel devrait pourtant inciter les investisseurs à faire preuve de capacité d'adaptation. Avec un Tunindex qui évolue au gré des rumeurs et des spéculations sur telle ou telle décision prise par les occidentaux, l'investisseur doit pouvoir garder tête froide. Et le rapport de l'intermédiaire de conseiller de " consacrer au moins 25 % de son portefeuille aux placements liquides, 25 % aux Sicav obligataires et 50 % en actions ". Le portefeuille d'actions devra être exposé aux titres appartenant aux secteurs défensifs tels que les chaînes de distribution, l'agroalimentaire et la pharmaceutique, dans des titres d'établissements financiers solides, à valorisation abordable, ils bénéficient, souligne le rapport " du support d'un actionnaire de référence (Etat, groupes solides) et en degré moindre les industriels qui exportent vers les pays pétroliers (Algérie, Libye, pays du Golf) ". Limitée pour l'instant à la sphère financière, l'instabilité que connaît le marché boursier international a déjà commencé à produire quelques impacts négatifs en Tunisie. Ces retombées négatives peuvent s'illustrer à travers la hausse de la prime de risque attachée à la dette tunisienne. A titre indicatif, souligne ce rapport, " les émissions du Trésor tunisien pour des maturités de 5 à 10 ans, qui jusque-là, étaient réalisées avec un spread de 50 à 60 points de base, ont littéralement quadruplé à l'apogée de la crise où cette prime de risque est passée à plus de 200 points de base (chiffres avancés par la BCT). Autrement dit, la perception du risque en Tunisie a augmenté aux yeux des investisseurs ". Dans le même ordre d'idées, le marché financier pourrait voir grandir la réticence des investisseurs pour tout actif lié au crédit. On entend par ces titres les emprunts obligataires très utilisés par les établissements financiers afin de renforcer leurs structures financières et leurs fonds propres. L'appétit des investisseurs pour la Tunisie pourrait diminuer. Chiffres à l'appui sur l'ensemble de l'année 2007, les primes de risque relatives aux titre obligataires émis par les pays émergents ont progressé de 70 points de base, déjà sous l'emprise de la prudence affichée des investisseurs face aux tensions qu'ont connues les marchés financiers internationaux, à la suite de la crise des subprimes aux Etats-Unis. " Le marché boursier semble aussi être tombé dans cette décadence. Le Tunindex a accusé une dépréciation de l'ordre de 7 % enregistrée à l'issue de l'annonce officielle de faillite du géant bancaire américain Lehman Brothers ".