Créée en 1999, la Bourse d'Alger peine à se faire une place dans le marché financier maghrébin. Cette institution, malgré les efforts fournis, enregistre un grand retard par rapport à nos voisins. Pourtant, l'économie nationale a connu une grande ouverture sur les économies mondiales ces dernières années, avec tous les projets lancés çà et là à la faveur de l'embellie financière du pays générée par l'augmentation des prix du pétrole. Les investissements consentis aussi bien par les opérateurs économiques nationaux qu'étrangers se sont multipliés et l'opération de privatisation des entreprises publiques entamée dans la deuxième moitié des années 90 tend à s'accélérer. Dans ce contexte, la Bourse d'Alger ne pouvait, en théorie qu'être un acteur incontournable, étant une source de financement spécifique pour les entreprises et un outil de placement sûr pour les investisseurs. Néanmoins, dans les faits, tout s'est passé autrement puisque la fameuse " Algiers Stock Exchange " s'est retrouvée sur la touche et n'a pu accompagner l'économie nationale dans sa croissance. Pis encore, nos entreprises comptent s'introduire en bourse, mais à l'étranger. C'est le cas notamment du groupe Cévital qui a incorporé dans ses perspectives de s'introduire à la Bourse de Londres, à long terme, puisque dans l'immédiat, du moins, la Bourse de Londres, pas plus que celle d'Alger, n'intéressent pas le groupe, c'est du moins ce qu'a tranché Issad Rebrab. Celui-ci s'en explique : le groupe dispose aujourd'hui de fonds propres et il lui est possible de se faire financer par des crédits extérieurs à des taux intéressants (4 à 5%). Il reste néanmoins que les marchés hypothécaires, les sociétés à capital investissement mais aussi la bourse seront d'un apport considérable dans le financement des entreprises en Algérie et de l'économie nationale en général. Toutefois, concernant la Bourse d'Alger dont un projet de modernisation est à l'étude, le ministre des Finances a tenu à préciser récemment que sans les entreprises, la bourse ne servira à rien. A noter que le marché boursier passe actuellement par une période de transition en attendant que les banques publiques installent officiellement leurs services d'intermédiation boursière. Une justification qui laisse les opérateurs et les investisseurs perplexes. Surtout qu'il semble que les anciens intermédiaires en opérations boursières (IOB) ne sont pas prêts à céder la place aux établissements bancaires. Par ailleurs, les analystes financiers estiment que la Bourse d'Alger ne connaîtra pas de démarrage avant de supprimer l'opacité qui domine le marché. La faillite d'El Khalifa Bank et la liquidation de la Banque commerciale et industrielle d'Algérie (BCIA), ont eu des répercussions très négatives à l'étranger. Il faut dire que la coopération de nos institutions avec les organismes étrangers aidera à améliorer et à développer les services financiers. Elle se traduira essentiellement par des échanges d'informations sur les réglementations et les pratiques financières ainsi que des actions de formation, notamment par rapport à la création des petites et moyennes entreprises et l'appui à la réforme des systèmes bancaire et financier en Algérie, y compris le développement du marché boursier.