Il n'y a que le privé qui pourrait relancer l'activité boursière. Moribonde depuis sa création, la Bourse d'Alger avait pourtant bénéficié de plusieurs actions en vue de sa relance. Il s'est agit, dans un premier temps, de l'introduction de certains titres d'entreprises publiques à l'image de Saidal, l'Aurassi et de l'Eriad Sétif. L'introduction des titres de l'Eriad s'est d'ailleurs soldée par un flop total. Ensuite, les pouvoirs publics ont introduit la cotation des obligations assimilées au trésor (OAT) mais cela ne suffit toujours pas à dynamiser la Bourse, qui connaît néanmoins, un sursaut d'activité pour ce qui est du marché obligataire. Dans ce sens, les autorités financières en son arrivées à la conclusion que la dynamisation de la Bourse passe impérativement par la cotation des titres des groupes privés, d'autant plus que certains d'entre-eux, à l'image du groupe Cevital, ont manifesté un certain intérêt pour une introduction en Bourse. Dans ce contexte, la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob) va mettre en place un nouveau plan de développement du marché financier national visant notamment une large introduction en Bourse des grands groupes privés, indique le rapport annuel 2009 publié lundi par cette institution boursière. Ce plan de développement et de modernisation du marché financier en Algérie prévoit principalement une prise en charge des nouveaux besoins de financement directe par le marché de l'économie nationale, note le document. Ces nouveaux besoins sont exprimés à travers ''l'émergence des nouveaux grands groupes privés dans l'agriculture, l'industrie, le BTP et les services, la mise à niveau d'un nombre, de plus en plus important, de PME/PMI, par un programme soutenu sur plusieurs années et la nouvelle configuration d'organisation du secteur public (Sociétés économiques de développement ou SED, groupes) et de partenariat avec des professionnels stratégiques privés et étrangers'', explique la Cosob. Il s'agit également du programme de réalisation des grands projets d'infrastructures et de complexes industriels par le gouvernement et les collectivités locales et l'intérêt croissant des investisseurs étrangers pour la Bourse d'Alger. Cette prise en charge des besoins de financement de l'investissement par le marché ''passe inévitablement par le positionnement définitif de la Bourse d'Alger dans l'économie nationale et au cœur de la croissance'', souligne la même source. Par ailleurs, elle avance qu'un Fonds de garantie pour indemniser les investisseurs en bourse en cas de défaillance d'un intermédiaire en opérations de Bourse (IOB) sera mis en place au courant de l'année 2010. Dénommé ''Fonds de garantie clientèle'', il a pour mission l'indemnisation des investisseurs en cas de défaillance d'un IOB et vise à protéger les investisseurs contre les risques non commerciaux, en l'occurrence l'incapacité d'un IOB à restituer des titres ou des fonds à ses clients. A cet effet, la Cosob a saisi tous les intervenants au marché financier pour recueillir leurs éventuelles remarques et observations afin de finaliser les procédures opérationnelles et mettre en place le fonds courant 2010. Elle a aussi fait savoir avoir retenu la prise en charge du suivi et de l'analyse continue des sociétés cotées en bourse par un expert indépendant. Cette mesure a été rendue nécessaire par le besoin d'apprécier l'évolution de l'activité des sociétés cotées en bourse afin de refléter leurs performances et, partant, contribuer à la transparence du marché en fournissant une information périodique, pertinente et éclairée, indique l'autorité de régulation du marché financier. Concernant le bilan en chiffres, le marché des actions en Algérie n'a enregistré aucune nouvelle émission d'actions en 2009. Le compartiment action de la Bourse d'Alger comporte seulement les deux titres El Aurassi et le groupe Saidal après le retrait Eriad-Setif en 2007. Le volume des ordres (achats et ventes) présentés sur le compartiment actions pour l'année 2009 est 748.828 ordres contre 1,45 million ordres en 2008, avec un volume transigé de près de 14 millions DA en 2009 contre 21,4 millions DA en 2008. Concernant le marché des obligations, la Cosob a délivré en 2009 deux visas sur deux notices d'information portant sur un montant de 31 milliards de dinars contre trois visas en 2008 portant sur une émission d'obligations de 44,3 milliards de DA. La Bourse d'Alger comprend également 7 intermédiaires en opérations de Bourse. Il s'agit de Stratégica Finance BNA, BADR, BDL, Cnep Banque, BEA et CPA. Les IOB, qui représentent les six banques publiques (BNA, BEA, CPA, BDL, BADR et CNEP), lesquels ont pour tâche de négocier les titres boursiers (actions et obligations). Les valeurs hors-Trésor admises aux négociations sur la Bourse d'Alger sont au nombre de cinq : deux titres en actions (El Aurassi et Saidal) et trois titres obligataires (Sonelgaz, Algérie Telecom et Air Algérie). Quant aux Obligations assimilables du Trésor (OAT), elles sont cotées à la Bourse d'Alger depuis février 2008.