Par Lyès Bensid Après avoir lancé un plan de sauvetage en Europe, le président français, Nicolas Sarkozy, s'est rendu hier à Camp David, où il a été reçu par George W. Bush pour plaider pour un sommet de crise, une sorte de Bretton Woods bis. Pour Sarkozy, le principal incriminé dans la crise c'est bien le FMI. Il estime que l'institution de Bretton Woods a dérivé comme une instance d'aide au développement alors que l'ambition originelle était d'en faire une institution de régulation.Le président français raye d'un trait tous les efforts qui ont été consentis par les pays en développement pour réformer le fonds.Sarkozy estime également de revoir la gouvernance de l'institution et du système financier mondial. Or, la gouvernance est une notion controversée. Le terme de gouvernance est, en effet, défini et entendu aujourd'hui de manière très diverse et parfois contradictoire. Sarkozy plaide, également, pour le maintien de l'ouverture des marchés. A l'issue du sommet UE-Canada, M. Sarkozy a estimé que "la réponse à la crise, ce n'est pas le repli frileux. Ce n'est pas le protectionnisme." Tout cela donne l'impression qu'on est en train de tourner en rond. En aucun cas, on se risquerait à évoquer les tares d'un système qui a érigé les disparités entre le Nord et le Sud en modèle.Il ne faut surtout pas remettre en cause le capitalisme. Pour l'heure, on s'évertue à limiter les dégâts et garantir la survie d'un modèle qui a largement montré ses limites.En fait, Camp David ne s'éloigne pas tellement de Bretton Woods.