Dans son rapport sur les perspectives économiques pour le Moyen Orient et l'Asie centrale, le FMI souligne que "la région Moyen-Orient et Asie centrale continue d'enregistrer en 2008 une forte croissance supérieure à la moyenne mondiale pour la neuvième année consécutive." Toujours selon le rapport, cette croissance est sous-tendue par les prix élevés des matières premières, la forte demande intérieure et la crédibilité des politiques économiques mises en œuvre par les autorités. Tout en soulignant que la région Moyen-Orient et Asie centrale a largement résisté à la crise du crédit qui se poursuit à l'échelle mondiale et au ralentissement de l'activité aux États-Unis et dans d'autres économies avancées, il déplore, cependant, le facteur de l'inflation qui devient un problème crucial dans la région, dépassant nettement la moyenne de tous les pays en développement et des économies de marché émergentes."Pour 2008, nous prévoyons une expansion du PIB réel régional d'environ 6 ½ %. En 2009, la croissance devrait se poursuivre à un rythme légèrement inférieur (près de 6 %), niveau encore sensiblement plus élevé que la moyenne mondiale", a déclaré M. Khan.Pour rappel, les Perspectives économiques régionales (PER) portent sur 30 pays, répartis en trois groupes à des fins d'analyse : exportateurs de pétrole, pays à faible revenu et marchés émergents. Pour chacun des trois groupes, le rapport passe en revue les grandes questions économiques et évalue les perspectives de croissance ainsi que les enjeux de la politique économique. De plus, il examine de plus près les problèmes de fond concernant les différents pays ou secteurs de la région.En ce qui concerne les pays exportateurs de pétrole, l'expansion devrait, selon le rapport, se poursuivre en 2008 à peu près au même rythme qu'en 2007, stimulée par les cours du pétrole qui sont encore élevés par rapport aux moyennes historiques, et par une accélération de la production pétrolière qui compense un léger recul de l'activité non pétrolière. Mais la croissance devrait fléchir à 6 % en 2009 en raison du ralentissement mondial et de la baisse des cours du pétrole.On prévoit ainsi que l'inflation régionale grimpera à 15% en 2008 avant de fléchir légèrement en 2009 en raison de la baisse des prix alimentaires mondiaux.S'agissant de l'Algérie, le FMI souligne que son taux de croissance devra s'établir à 4,9% pour l'année 2008 et à 4,5% pour l'année 2009 contre 4,6% pour 2007.Poussant ses prévisions à long terme, le FMI avance que le taux de croissance du pays devra augmenter à 5,2 % en 2013. Faisant une rétrospective sur l'évolution du taux de croissance de l'Algérie jusqu'aux années 90, le FMI rappelle que le taux de croissance du PIB algérien était dans une moyenne de 1,5% entre 1990 et 1999, pour augmenter à 2,2% en 2000, 2,7% en 2001, 4,7% en 2002, 6,9% en 2003, 5,2% en 2004 et 5,1% en 2005.Quant à la balance des paiements de l'Algérie, le FMI note qu'elle devrait atteindre un excédent de 28,1 milliards de dollars en 2008 contre 22,8 milliards de dollars en 2007 et 24,8 milliards de dollars en 2006. Alors que le taux d'inflation devrait, selon l'organisation financière, s'établir à 4,3% en 2008, à 4% en 2009 contre 3,6% en 2007. Le Fonds avance que le taux d'inflation de l'Algérie devrait connaître une nette baisse dans les prochaines années pour s'aligner à 2,9% en 2013. Pour ce qui est de la dette, le FMI observe que, grâce à sa politique de désendettement à travers le remboursement anticipé, l'Algérie est classée parmi les rares pays créanciers nets sur le continent africain, en particulier, et des pays en développement, en général.