Le directeur adjoint du FMI pour la zone Moyen-Orient - Asie Centrale, M. Mohsin Khan, sera demain en visite en Algérie. A cette occasion, il donnera une conférence de presse à l'hôtel Aurassi pour présenter le rapport du FMI sur les perspectives économiques régionales, pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale. Le rapport signale que la région du Moyen-Orient - Asie centrale vit actuellement une véritable transformation économique sous l'impulsion d'une croissance rapide de son PIB qui devrait être supérieure à celle de l'économie mondiale pour la huitième année consécutive. Soutenue par des prix toujours élevés sur les marchés du pétrole et des produits de base non pétroliers, et malgré la montée des incertitudes sur les marchés financiers internationaux, la croissance de la région resterait en effet de l'ordre de 6 à 7 % en 2008, d'après les prévisions. Les perspectives sont bonnes dans l'ensemble de la région, particulièrement dans le Caucase et l'Asie centrale où pour la quatrième année consécutive les prévisions tablent sur un rythme de croissance à deux chiffres (+11 %). Le chômage demeure cependant une préoccupation importante, surtout dans les pays du Maghreb où une croissance plus modérée, de l'ordre de 5 à 6 %, est attendue. Néanmoins, le rapport du FMI indique que l'inflation est en hausse dans de nombreux pays. Alimentée par une forte croissance de la demande, des apports massifs de capitaux extérieurs et des politiques monétaires généralement accommodantes, l'inflation se situe maintenant entre 8 et 9 % en moyenne dans la région. La hausse a été particulièrement marquée dans les pays exportateurs de pétrole, où l'inflation a atteint près de 10 % en 2007, contre 7 % en 2006. Avec des taux de change fixes ou fortement encadrés, la hausse de l'inflation se traduit par une appréciation sensible du taux de change réel, dans beaucoup de pays, comme il était à prévoir avec l'augmentation des prix du pétrole. Aucune réorientation majeure de la politique n'étant envisagée, l'inflation ne devrait que légèrement se tasser en 2008. Compte tenu de l'augmentation des dépenses dans les pays producteurs de pétrole, l'épargne a baissé dans l'ensemble de la région. La forte hausse des importations de biens d'équipement et de consommation a fait tomber l'excédent courant des pays exportateurs de pétrole de 21 % du PIB en 2006 à environ 17 %, bien que les prix du pétrole se maintiennent à des niveaux record. Le secteur public et le secteur privé ont tous deux contribué à cette évolution. Dans les pays membres du Conseil de coopération du Golfe il est prévu de réaliser au moins 800 milliards de dollars d'investissements au cours des cinq prochaines années, avec plusieurs projets de grande envergure dans les secteurs du pétrole et du gaz (financés en grande partie par des compagnies pétrolières nationales), de l'infrastructure (principalement dans le cadre de partenariats public-privé) et de l'immobilier (pour la plupart dus à l'initiative du secteur privé). Cependant, les gouvernements des pays exportateurs de pétrole, qui reçoivent une bonne part de la manne pétrolière, continuent de gérer leurs ressources avec prudence et dégagent de confortables excédents budgétaires, à peine inférieurs aux records enregistrés en 2005-2006. D'après les prévisions, ils épargneraient ainsi environ 42 % de leurs recettes budgétaires tirées du pétrole en 2007-2008, contre environ 45 % en 2005-2006.