Le ministre français du Budget Eric Woerth et son homologue allemand des Finances Peer Steinbrück présidaient mardi à Paris une réunion de 17 pays pour discuter des mesures à prendre pour lutter contre les paradis fiscaux, a-t-on appris au ministère français des Finances. La réunion a commencé à 9H30 (7H30 GMT) et devait être suivie à 12H00 (10H00 GMT) d'une conférence de presse à Bercy. La Suisse et le Luxembourg -- deux pays souvent sur la sellette pour l'opacité de leur système bancaire -- ont renoncé in extremis, vendredi, à participer à cette réunion. Dix pays, dont la France et l'Allemagne, étaient représentés par un ministre: le Royaume Uni, la Belgique, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède, le Danemark, l'Irlande, l'Australie. Les autres participants sont la Finlande, l'Islande, l'Italie, le Japon, la Corée du Sud, le Mexique, l'Espagne, ainsi que le secrétaire général de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) Angel Gurria.L'Autriche, critiquée pour son application restrictive de la directive européenne sur l'épargne, a décliné l'invitation, comme les Etats-Unis, en campagne électorale. Les organisateurs souhaitent que les participants, dans leur relevé de conclusions, demandent à l'OCDE de réactualiser pour mi-2009 sa "liste noire" des paradis fiscaux non coopératifs, qui ne compte plus que trois noms: Monaco, Andorre et le Liechtenstein. La réunion a pour but de mettre la pression sur les paradis fiscaux, caractérisés par le secret bancaire et la non-coopération en matières fiscale et judiciaire, dans le sillage du scandale révélé en Allemagne en février, impliquant un établissement du Liechtenstein, LTG, où de riches contribuables plaçaient leurs capitaux pour échapper au fisc. L'affaire, qui a créé des tensions entre l'Allemagne et la principauté, mais aussi la Suisse, a des ramifications dans une quarantaine de pays, dont la France, les Etats-Unis, l'Australie.