Les droits sociaux notamment le droit à la santé, l'état des prisons et la réforme de la justice, ce sont les principaux points mis en exergue dans le rapport annuel de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'homme (CCPPDH).Cette dernière a focalisé son rapport 2008 sur les insuffisances en matière des droits sociaux tout en émettant des recommandations pour y remédier. C'est ce qu'a indiqué jeudi à Alger le président de la commission Farouk Ksentini.Intervenant sur les ondes de la chaîne II de la radio nationale, Maître Ksentini a souligné , lors de l'émission "rencontre du jeudi", que le rapport annuel de sa commission qui est "pratiquement prêt" sera remis au président de la République fin décembre. Dans ce contexte il a expliqué que, concernant l'état des hôpitaux, la commission a constaté "la vétusté des infrastructures, des insuffisances imputables au manque de moyens, notamment l'appareillage, et à la mauvaise prise en charge"."Dans l'ensemble, nos hôpitaux ne sont pas dans un état satisfaisant même si des efforts louables ont été entrepris pour les améliorer", a estimé M. Ksentini.Pour ce qui est de l'état des prisons, Farouk Ksentini a dira que leur situation "s'améliore nettement" et que la construction de nouvelles prisons, voie d'achèvement, "règlera" le problème de surpopulation dont elles souffrent actuellement."Le respect de la dignité pour les détenus, garanti par la législation, est une réalité dans nos prisons" dira l'invité de la radio estimant que "le fait que nos prisons soient gérées par le ministère de la Justice et non de l'Intérieur est très significatif en matière du respect des droits de l'homme dans les prisons".Interpellé sur la question de la détention préventive, Maître Ksentini dira "qu'il est toujours fait un usage abusif" de cette détention qui "devrait demeurer une mesure exceptionnelle, tel que le stipule les textes de loi.Il a dans ce contexte souligné qu'en matière délictuelle, la détention systématique n'est pas la meilleure façon de procéder.Le président de la Commission n'a pas manqué également de relever "les lenteurs" qui persistent dans le traitement de certaines affaires judiciaires, ce qui, selon lui "prolonge la souffrance des détenus".A ce sujet, Me Ksentini a plaidé pour la formation de magistrats, dont le nombre insuffisant "doit tripler" eu égard au nombre de la population.Sur un autre volet, Farouk Ksentini a estimé que la peine de mort doit être "supprimée puisque les peines de mort ne sont plus exécutées."Il faut sortir de ce paradoxe et substituer une peine de longue durée pour les condamnés à mort", a-t-il dit, ajoutant que "l'Etat ne doit pas tuer, la justice non plus".Pour le président de la CCPPDH "l'abolition de la peine de mort est un combat qu'il faut mener pacifiquement".Interrogé sur le sort des prisonniers algériens détenus en Libye, Me Ksentini a rappelé qu'un accord d'échange de détenus a été conclu entre les deux pays, affirmant que cet accord est "en voie de concrétisation".Invité enfin à donner son avis sur la prison de Guantanamo, le président de la CCPPDH a exprimé son "espoir" que cette dernière soit fermée, car a-t-il dit "c'est un espace de non droit".