Le président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'homme (Cncppdh), Me. Farouk Ksentini qui intervenait hier sur les ondes de la chaîne III a évoqué le rapport annuel qu'il a transmis au chef de l'Etat. Ce document, selon Me. Ksentini, fait état des progrès qui ont été faits notamment en matière de conditions de détention dans les institutions pénitentiaires. L'état des prisons " s'améliore ", indique-t-il, rassurant qu'il sera " meilleur " avec la construction de nouvelles prisons. L'accent a été mis cette année sur les droits sociaux, notamment le droit à la santé, l'état des prisons et la réforme de la justice. Sur ce volet, Me. Ksentini dit avoir mis en évidence à la fois les acquis et les faiblesses. En matière de santé, il estime qu'il y a des insuffisances et surtout un manque de moyens matériels. Il parle également de la vétusté des établissements et des insuffisances imputables au manque de moyens, notamment l'appareillage, et à la mauvaise prise en charge. C'est le constat donné par les membres de la Commission qui ont effectué des visites dans les structures sanitaires et qui ont pu relever des "choses qui étaient extrêmement correctes et des choses qui l'étaient moins", a-t-il souligné à ce sujet. " Dans l'ensemble, nos hôpitaux ne sont pas dans un état satisfaisant, même si des efforts louables ont été entrepris pour les améliorer ", fait-il remarquer, insistant sur le fait qu'il y a des médecins et des professeurs en mesure de donner beaucoup à la médecine et à la science. Sur un autre volet, concernant le code la famille, l'invité de la radio était clair sur ce sujet : " il y a nécessité à réformer et à revisiter encore une fois l'actuel code de la famille " a-t-il dit, notamment en ce qui concerne l'émancipation de la femme. Il a déclaré que "le temps est aujourd'hui venu d'améliorer ce texte, a-t-il expliqué, dans le sens où il est important pour la femme de quitter le statut inférieur qui lui a été réservé jusque-là". Selon l'intervenant, pratiquement tous les points contenus dans le texte devraient être revus, à savoir l'aspect matériels du divorce lié aux conditions de divorce, dévolution du logement, pension alimentaire. Surtout la pension allouée actuellement aux femmes divorcées qui est nettement dérisoire, selon lui. A propos des mesures qui ont été prises dernièrement à la faveur de la révision constitutionnelle et qui consacrent le droit de la femme à briguer des postes importants, Me Ksentini a qualifié de remarquable l'initiative prise par le président de la République. Sur la question des droits de l'homme, dont nous fêtons le 60e anniversaire de la proclamation de la Charte internationale, Me Ksentini a déclaré qu'"en Algérie, en dépit des observations de certains esprits chagrins qui passent leur temps à dénigrer l'Etat systématiquement, je considère en mon âme et conscience que des progrès substantiels sont faits en matière de droits de l'homme, notamment depuis la dernière décennie ; cela est concret et vérifiable ", a-t-il affirmé. Néanmoins, il a ajouté qu'il reste encore " des choses à faire, nous sommes encore loin, mais nous sommes sur la bonne voie. " La question des droits de l'homme a besoin de moyens et de temps, a-t-il conclu.