L'Algérie dispose de très importants atouts à même de permettre le développement du créneau de la sidérurgie, à l'image de la technologie de l'utilisation du gaz naturel pour la fusion du fer. "Le gaz naturel revient 20 fois moins cher à l'Algérie par rapport aux pays du sud de l'Europe, ce qui présente un sérieux avantage qu'il convient d'exploiter à bon escient", a-t-il souligné. C'est en ces terme que le secrétaire général de l'Union arabe du fer et de l'acier (UAFA), Mohamed Laïd Lachekar, a évalué la situation de la sidérurgie en Algérie, au cours d'une conférence de presse organisée, samedi, en prévision de la tenue du Salon international de "la sidérurgie, la métallurgie et l'industrie de la transformation" prévu en novembre. Dans le même contexte, M. Messaoud Chetih, ancien président de l'Union arabe du fer et de l'acier, a affirmé que l'Algérie possède d'importantes réserves de fer, notamment au niveau des mines de Ghar Djebilet et de Mechri Abdelaziz à Tindouf, estimées à quelque 3 milliards de tonnes nécessitant des investissement colossaux du fait de l'éloignement géographique, tout en ajoutant que l'Algérie recèle de moyens humains considérables qui lui permettent de dynamiser les investissements dans ce secteur stratégique à la faveur du capital expérience acquis par les entreprises publiques pendant les décennies écoulées. Les moyens matériels et les infrastructures sont également disponibles à l'image du port de Djen Djen (Jijel) à l'effet d'imprimer un nouveau souffle à cette industrie grâce aux investissements étrangers attendus dans la zone industrielle de Bellara (Jijel). Dans cette région, le groupe égyptien "El Iz" entend construire une usine de fabrication de rond à béton d'une capacité de 400 000 tonnes par an alors qu'un projet similaire est prévu par le groupe mondial Arcelor Mittal dans la même région avec une capacité de l'ordre de 600 000 tonnes par an. L'ancien responsable de l'AUFA a saisi cette occasion pour inviter les investisseurs à exploiter et transformer les déchets ferreux qui peuvent être très utiles dans la fabrication du rond à béton afin de réduire la facture de l'importation de ce produit, tout en appelant à "cesser l'exportation des déchets ferreux à l'état brut". L'objectif est de hausser la production locale qui ne dépasse pas actuellement 700 000 tonnes de rond à béton sur un total annuel de 2 millions de tonnes de tous les produits ferreux, notamment le fer plat dont la plus grande quantité est exportée, a conclu M. Chetih. Sur le plan arabe, Mohamed Laïd Lachekar a appelé par la même occasion, les sociétés arabes activant dans le domaine de la sidérurgie et la métallurgie à créer des groupes industriels majeurs afin d'atténuer les effets de la crise induite par la baisse du prix du fer sur les marchés internationaux. Pour lui, il est impératif de créer une "complémentarité interarabe en vue d'une meilleure exploitation des matières premières que recèlent ces pays et pour réduire les importations arabes de ces matières, sachant que la production de fer ne dépasse pas 25 millions de tonnes/an" et ce, en dépit de l'important hausse de la consommation arabe du fer et de l'acier estimée, selon le conférencier, à 30 millions de tonnes/an, la production devant atteindre 50 millions de tonnes/an à l'horizon 2020 avec une consommation de 70 millions de tonnes. La hausse de la facture des importations de fer, estimé à 32 milliards de dollars par an, s'explique, d'une part, dira M. Lachekar, par l'importation de grandes quantités de rond à béton contre une faible production locale. D'autre part, l'UAFA œuvre depuis des années à adopter des programmes mixtes en matière d'importation en vue d'atteindre la complémentarité interarabe. En outre, précise l'interlocuteur, "au moment où plusieurs pays occidentaux investissent en Mauritanie, un des rares pays possédant le fer à l'état brut qui contribue à la fabrication du béton armé, on note l'absence d'une action arabe commune dans ce sens visant à réduire les importations".