La ville antique de Béjaïa va avoir son festival de la musique et de la chanson kabyle. Le rendez-vous est d'ores et déjà institutionnalisé et se déroulera pour sa première édition entre le 1er et le 6 novembre prochain à la maison de la Culture de cette ville ainsi qu'au niveau de 10 de ses communes limitrophes.Première du genre, cette manifestation sera entièrement dédiée au chanteur Farid Ali, réputée pour sa célèbre chanson, “Ayemma âzizen ur stru” (maman Chérie, ne pleure pas !), signée en 1958, en pleine période révolutionnaire. La chanson était un appel fort et sincère destinée aux mères qui ont vu partir leurs enfants sur le front. C'était également une manière de les appeler au courage et à la bravoure. Pas moins de huit wilaya ont été portées sur la liste pour participer à ce grand rendez-vous lyrique qui se déroulera sous le thème générique de “La chanson kabyle, message de paix et d'amour”. Participeront à cette rencontre, entre autres, des villes comme Tizi-Ouzou, Bouira, Jijel, Bordj Bou Arréridj, Boumerdès, Sétif et Alger et bien sûr Béjaïa. Le clou de ce festival qui réunira 250 personnes issues de différents domaines lyriques c'est la participation des valeurs sures de la chanson kabyle à l'image de Akli Yahyaten, Ait-Menguellat, Amour Abdenour, Djamal Allam, Agraw, Tagrawla, etc. Dans sa première édition, ce festival a inscrit quelques objectifs inhérents à l'encouragement de “ l'action culturelle, son développement, la préservation du patrimoine culturel national et sa mise en valeur, l'enrichissement du produit culturel et artistique et sa diffusion, enfin la promotion des arts et l'encouragement de la création artistique. ” ont souligné les organisateurs. Comme dans toutes les rencontres de ce genre, le festival mettra en lice des interprètes, musiciens et autres paroliers pour les quatre prix dont la valeur varie entre 25 millions (1er Prix) à 10 millions (4e Prix). Onze candidats seront donc jugés par un jury constitué d'artistes à l'image de Bazou, musicologue et gérant d'un studio musical, Mohand Aït-Ighil, auteur d'expression kabyle. Au palmarès de ce festival il y aura une large consécration pour la meilleure chanson, la meilleure musique et le meilleur texte, tous les constituants d'une bonne chanson. Il faut savoir que des festivals de ce genre existent mais circonscrits au plan local comme celui de la musique chaoui, chenoui ou encore targui. Ce dernier aura d'ailleurs lieu en décembre prochain dans la ville de Tamanrasset et les lauréats du festival de Béjaïa y seront des invités d'honneur. Parallèlement à ce concours proprement lyrique, il est prévu un tas d'autres manifestations en rapport avec la musique kabyle qui se dérouleront dans dix communes de la wilaya. Des communes disposant bien entendu d'infrastructures pouvant contenir les visiteurs. Les communes désignées sont d'ailleurs urbaines à l'exception de Timezrit qui est une zone rurale. Le festival sera appelé à être délocalisé dans ses prochaines éditions pour se tenir au sein des autres communes de la wilaya, “ pour toucher plus de gens” avouent les organisateurs. Organisé par la wilaya de Béjaïa de concert avec le ministère de la Culture, les communes et les APC de la ville, ce festival a coûté la bagatelle de 15 millions de dinars.Des conférences, des tables rondes ainsi que des spectacles sont prévus lors de cette première édition qui aura des invités de marque comme les critiques, Si El Hachemi Assad, commissaire du film amazigh, Farida Aït-Ferroukh, Mohamed Djellaoui, Camille Lacoste-Dujardin, Denise Brahimi, Youcef Nacib, Ali Sayad, Claude Lefbure, Md Akli Salhi, etc, Ce rendez-vous à 100% lyrique permettra sans doute de donner un peu de vigueur à cette ville où rien de pathétique ne se passe en matière de culture.