Le premier colloque sur la chanson kabyle s'ouvre dimanche prochain à la maison de la Culture de Bejaia sous le thème générique de "Regards croisées". Organisé durant deux jours, ce rendez-vous intervient en marge du premier festival de la chanson et de la musique kabyles, prévu entre le 01 et le 06 novembre prochain.Lors de ce rendez-vous, premier du genre à laquelle prendront part beaucoup de professionnels ainsi que des chercheurs en la matière comme Rachid Mokhtari qui a beaucoup écrit sur les chanteurs kabyles de l'exil notamment Slimane Azem et Cheikh El Asnaoui, il s'agira de réfléchir et d'approcher davantage les textes et la musique kabyles et ce depuis les toutes premières productions. Entendre par là qu'il faut aller voir très loin ce lyrisme typiquement kabyle qui a commencé bien entendu dans un style purement orale. Les organisateurs signalent pour leur part que cette initiative "servira à apporter un éclairage sur la production musicale amazighe depuis les temps les plus reculés. " Selon l'un des organisateurs interrogés par l'APS, ce colloque "entend amorcer une réflexion sur ce vaste sujet qu'est la chanson kabyle". "Il contribue, principalement, à défricher un champ d'étude qui s'étend sur plusieurs siècles de création-recréation pour le chant traditionnel et sur plusieurs décennies pour la chanson professionnelle, faire le point des travaux réalisés ou en cours sur le sujet et, éventuellement, introduire de nouveaux axes de recherche", a-t-il précisé. Indiquant que des études en la matière ont été faites de part et d'autre de la Méditerranée sans s'être forcément croisées, cet organisateur a estimé que "la prise de contact entre les spécialistes et chercheurs sera possible et effective lors des travaux du colloque". Les thèmes envisagés dans le programme du colloque, porteront principalement sur "Les chants berbères de Kabylie dans la vie et l'oeuvre de Taos Amrouche ", " Chants de femmes: tradition culturelle et innovation ", " L'apport du chant traditionnel à la chanson kabyle au plan des textes et de la musique " et " Les signalisations mystiques dans la poésie de Slimane Azem. " Ce premier colloque qui s'intéresse pour la première fois au lyrisme kabyle n'est pas du tout détaché de l'autre événement celui-là plus grandiose, à savoir le festival national de la musique et de la chanson kabyle. Un festival organisé en vertu de la convention de partenariat et d'échange entre le Festival culturel local de la chanson et de la musique kabyles de Béjaïa et le Festival culturel national annuel du film amazigh. Il faut savoir que la coordination scientifique du colloque a été confiée à l'anthropologue, Farida Aït Ferroukh. Béjaïa qui s'est d'ores et déjà mis sur son trente et un afin d'accueillir cette fête, proposera un tableau aussi représentatif que coloré avec des dizaines de troupes ainsi que d'amateurs sélectionnés à travers plusieurs villes comme Tizi Ouzou, Bouira, Jijel, Boumerdès, Bordj Bouaridj, Alger….Les valeurs sûres de la chanson kabyle seront présentes lors de cette grande fete qui celebrera la musique. Il s'agit entre autres de Akli Yahiaten, Djamel Allam, Lounis Aït Menguellet, le groupe Tagrawla, Abdelkader Bouhi, Amour Abdenour, Boudjemaa Agraw et l'orchestre Ahbab Cheikh Saddek El Béjaoui. Il est trés probable selon certaines sources que le grand Cherif Kheddam sera présent lors de l'ouverture officielle de cet événement. En plus des concerts prévus à la maison de la Culture du chef-lieu de wilaya, les établissements culturels d'une dizaine de communes de l'arrière-pays (Akbou, Tazmalt, Sidi Aïch, Barbacha, Amizour, El Kseur, Kherrata, Bordj Mira, Souk El Thenine et Aokas) profiteront également de cette aubaine pour abriter des galas musicaux. D'autres activités artistiques se tiendront en marge de ce festival dont on citera des projections de films et des expositions photos-documents sur les grandes figures de la musique et de la chanson kabyles. Des chansonniers, des éditeurs, des critiques et des universitaires animeront des débats sur la chanson kabyle et ses perspectives. Kamel Hammadi, Benmohamed (auteur-compositeur), Kamel Bouamara, Farida Aït Ferroukh et Rachid Mokhtari porteront un regard critique sur la musique kabyle et ses tendances modernes. Subventionnée par le ministère de la culture à hauteur de 9 millions de dinars ainsi que les autorités locales - 3 millions-, cette fête consacrera lors de la clôture 4 lauréats parmi les participants amteurs.