Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, coté à Londres, est tombé, lundi 27 octobre, au plus bas depuis février 2007, à 59,70 dollars. Dans le même temps, le "Light Sweet Rude" négocié à New York est tombé à 61,30 dollars, son plus bas niveau depuis mai 2007. Depuis juillet, les cours sont donc descendus de plus de 85 dollars. Hier, le baril de pétrole entamait sa troisième séance de baisse d'affilée, oscillant autour de ses plus bas niveaux depuis dix sept mois. Dans les échanges matinaux, le prix du baril de "Light Sweet Crude" pour livraison en décembre tombait de 89 cents à 62,33 dollars le baril. Le baril de pétrole Brent pour livraison en décembre cédait 1,28 dollar à 60,13 dollars. Ainsi, bien que l'Opep ait décidé vendredi de réduire sa production, pour de nombreux intervenants, cette réduction en urgence par l'Organisation à Vienne ne suffira pas à interrompre la chute des cours. Le geste de l'Opep destiné à réduire l'offre pour tenter de soutenir les prix a pourtant répondu à la multiplication de signes de diminution de la demande, entre autres aux Etats-Unis, premiers consommateurs mondiaux de produits pétroliers. En Chine, la demande de pétrole en septembre a progressé de 2 %, ce qui représente la progression la plus faible depuis 10 mois, a précisé l'analyste. De plus, la croissance chinoise devrait être inférieure à 10 % en 2009, en raison de l'impact de la crise, selon l'économiste en chef de la Banque mondiale, pour la première fois depuis 2002. Or les conséquences sur la demande de pétrole d'un ralentissement économique mondial sont la principale préoccupation des investisseurs actuellement. Les cours pétroliers évoluent désormais parallèlement aux marchés actions, affectés comme ces derniers par les craintes de récession, qui se traduisent d'ores et déjà par une réduction de la demande, aux Etats-Unis et en Europe, mais également en Chine. Ces considérations prennent le pas sur la réduction de production de 1,5 million de barils par jour décidée par l'Opep et qui doit entrer en vigueur le 1er novembre. C'est un phénomène qui pourrait inciter l'Opep à une sévérité accrue. Il convient de relever que le ministre de l'Energie et des Mines et président en exercice de l'Opep, M. Chakib Khelil avait déclaré à l'issue de la réunion d'urgence du 24 octobre qu'"avec la décision qui a été prise et sur la base des données actuelles, nous devrions arriver à une stabilisation des prix dans les six mois qui viennent". M. Khelil n'a pas exclut d'autres réductions de la production pétrolière de l'Organisation à brève échéance. Il a ainsi déclaré, dimanche, que "ou on nous croit, alors le marché va se stabiliser. Si ce n'est pas le cas, l'Opep est prête à envisager d'autres réductions de la production". Par ailleurs, les intervenants attendent la publication, aujourd'hui, des stocks pétroliers hebdomadaires aux Etats-Unis. Les traders anticipent une nouvelle hausse, la cinquième d'affilée, des stocks de brut américains..