La visite du ministre russe de l'Industrie et de l'Energie, Victor Khristenko, a été couronnée par la signature d'un mémorandum d'entente entre les deux pays qualifié de "fructueux". Le ministre russe a indiqué qu'il était satisfait de sa visite en Algérie, soulignant l'intérêt porté par les compagnies de son pays au secteur des installations énergétiques. C'est ainsi que Rosneft doit se doter très prochainement d'un premier projet en Algérie. La compagnie publique russe vient d'achever la prospection de deux gisements de pétrole en Algérie dont la mise en valeur nécessitera 1,3 milliard de dollars d'investissements, une somme qu'elle se propose de diviser avec Stroytransgaz. Les deux compagnies, qui se partagent à parité 60% du champ 245-Sud, envisagent donc d'investir 1,3 milliard de dollars dans ce projet réalisé dans le cadre d'un accord de partage de production, a déclaré le vice-président de Rosneft, Nikolaï Borissenko. Le champ 245-Sud est l'unique projet développé par Rosneft à l'extérieur de l'ex-URSS. Avec Stroytransgaz, il a remporté en 2001 un appel d'offres pour la prospection, la mise en valeur et l'exploitation du champ pétrolier en question. Les deux compagnies ont achevé le forage d'un sixième puits et la prospection de deux gisements en confirmant les réserves à hauteur de 36,5 millions de tonnes de pétrole. Selon M. Borissenko, les partenaires doivent entamer début février les formalités relatives à l'obtention d'une licence pour l'exploitation des deux gisements. Selon M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, le total des investissements, pour ce projet, pourrait représenter entre 3 et 4 milliards de dollars. La presse russe qui reprend une source au ministère russe de l'Industrie et de l'Energie indique que cette somme servira à financer l'aménagement du projet et la mise en place d'infrastructures pétrolières. Mais selon Andreï Gromadine, analyste à la MDM-Bank, cet argent suffira non seulement pour lancer le projet, mais également pour assurer la production pendant 7 à 10 ans. Pour l'instant, les concurrents russes de Rosneft semblent moins bien lotis, car ni Lukoil ni Gazprom ne possèdent d'actifs en Algérie. Mais cela risque vite de changer puisque, selon M. Khristenko, repris par la presse russe, la compagnie nationale Sonatrach a retenu quatre des huit gisements proposés par Gazprom pour un éventuel échange d'actifs. "Gazprom a proposé à la partie algérienne huit sites de son segment extraction, parmi lesquels la compagnie algérienne en a relevé quatre", a indiqué le ministre russe. Il a en outre qualifié l'offre russe "d'assez intéressante", précisant que Sonatrach était en train d'élaborer sa proposition au géant gazier russe. "Gazprom est intéressé à une participation adéquate en Algérie", a-t-il ajouté. Le monopole russe a également proposé à ses partenaires algériens de prendre part au projet d'usine de liquéfaction de gaz sur la Baltique, a rapporté le ministre, évoquant par ailleurs des projets de coopération entre les deux pays sur les marchés de pays tiers, tant sur le plan commercial qu'en matière de coordination des positions au sein du forum des pays exportateurs de gaz.