Les discussions entre l'Algérie et la Russie sur les questions énergétiques ont débuté hier à Alger entre le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, et le ministre russe de l'Energie et de l'Industrie, Victor Khristenko, qui effectue une visite officielle de quatre jours. La visite du ministre russe répond à celle qu'a effectuée, Chakib Khelil, en Russie au mois d'août 2006. Pour le ministre de l'Energie, cette première visite du ministre russe intervient dans le cadre du développement des opportunités de coopération existantes, dans l'échange des expériences et le renforcement du partenariat entre Sonatrach et Gazprom dans différents domaines, y compris la commercialisation du GNL. Les discussions d'hier se sont concentrées sur des points précis tels que le projet de développement d'un projet gazier entre Sonatrach et le consortium russe composé de Rosneft et Stroytransgas. La compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, et le consortium russe avaient réalisé au mois de février 2006 une importante découverte de gaz à condensât dans le bassin d'Illizi sur le périmètre de Gara Tisselit (bloc 245). Le consortium russe avait obtenu le bloc au mois de février 2001 lors du premier avis d'appel d'offres organisé par l'Algérie. Le test effectué sur le réservoir Ordovicien Unité IV-3 a donné sur duse 1/2 : 11 751 m3/h de gaz et 2.97 m3/h de condensât avec une pression en tête de 133 psi. Cette découverte était la seconde réalisée dans le bloc 245 par l'association Sonatrach-Rosneft-Stroytransgaz. La première découverte avait été annoncée au mois de mars 2004. Stabilité du marché Au cours des essais, le puits avait produit dans les réservoirs Ordovicien et Dévonien un débit cumulé d'huile légère de 180 m3/j avec une épaisseur de 60 m environ. TAKW-1 était le deuxième puits foré sur le périmètre par le consortium. Le premier puits qui a montré des résultats positifs a été terminé le 28 décembre 2003. La profondeur atteinte par chacun des deux puits avoisinait 2500 m. Selon Chakib Khelil, l'autorisation du développement du gisement sera donnée le plus tôt possible et les travaux sont très avancés, d'après les experts. « Nous pensons que ces gisements doivent être développés le plus tôt possible, car c'est dans l'intérêt de l'Algérie et de Sonatrach et aussi dans l'intérêt des entreprises russes », a indiqué le ministre en estimant que le projet pouvait nécessiter un investissement situé entre 3 et 4 milliards de dollars. Jusqu'à présent, l'investissement des deux sociétés russes dans l'exploration a été de 66 millions de dollars. Vu l'importance du projet, il semble que la visite du ministre est conçue pour accélérer le projet. M. Khelil a indiqué que les deux parties vont définir, à la fin de cette visite, un cadre de dialogue et de coopération au niveau des ministres avec la signature d'un mémorandum d'entente et aussi un cadre de suivi de cette coopération qui cible des projets concrets dans les domaines de l'exploration, de la production, de transport et de la commercialisation du GNL. Le ministre a indiqué que l'Algérie et la Russie contribuent à travers leur production de gaz et de pétrole à l'approvisionnement du monde et à la sécurité de cet approvisionnement. De son côté, le ministre russe a souligné que cette rencontre, qui intervient après la visite du ministre algérien à Moscou en août dernier, et qui a abouti à la signature de deux mémorandums d'entente entre Sonatrach et Gazprom et Sonatrach et Loukoil, devrait permettre de développer la coopération dans des projets concrets touchant toute la chaîne énergétique. « Notre objectif principal est de développer la coopération bilatérale dans tous les domaines énergétiques allant de l'exploration, exploitation jusqu'au transport et la commercialisation », a déclaré M. Khristenko. Pour le ministre russe, cette rencontre pourrait contribuer au développement des relations bilatérales dans le domaine énergétique et contribuer considérablement à la stabilité du marché international de l'énergie et au renforcement de la sécurité énergétique mondiale. cours de cette visite, le ministre russe de l'Energie, accompagné de dirigeants des compagnies pétrolières et gazières russes, doit visiter les installations du gisement gazier géant de Hassi R'mel et celles du complexe GNL d'Arzew. A la fin des entretiens, Chakib Khelil a écarté encore une fois l'idée d'une Opep du gaz qui est inconcevable, vu la spécificité du marché gazier.