C'est le 1er Novembre 1954 que fut décidée l'insurrection dans laquelle il était demandé au peuple algérien de s'inscrire dans la lutte armée pour chasser l'occupant français. A moins de trois jours de l'appel du Premier novembre, les Algériennes et les Algériens se mettent en mouvement au quatre coins du pays pour accueillir cette Révolution. Le peuple algérien n'a pas eu à combattre les seuls colonialistes français. Par le soutien qu'ils ont apporté à la France dans sa politique coloniale en Algérie, les pays membres de l'Otan, et les Etats-Unis d'Amérique, en particulier, se sont comportés, eux aussi, en véritables ennemis du peuple algérien. Il est évident, assure un ancien moudjahid que sans l'armement mis à sa disposition dans le cadre du pacte atlantique, sans l'appui dont elle a sans cesse bénéficiée auprès de ses alliés impérialistes lors des débats sur l'Algérie aux Nations unies, la France n'aurait pu poursuivre sa guerre de reconquête dans notre pays pendant sept ans et demi. "Sans cette aide, le colonialisme français aurait abandonné la partie depuis fort longtemps". Sous la direction des dirigeants de la lutte de Libération nationale groupés au sein du FLN/ALN, le peuple algérien a ouvert la voie profonde à l'indépendance et à la souveraineté nationale. La volonté de lutter, de gagner n'est pas la seule composante dans la victoire, mais c'est un des facteurs les plus importants, d'autant que les moyens matériels disponibles étaient réduits. Une formule quasi mathématique peut résumer cela : les moyens matériels réduits disponibles augmentés par la puissance de mobilisation du peuple et sa volonté à aller vers la réussite totale ont pu venir à bout de tout le dispositif de l'ennemi. Dans l'acharnement de la France coloniale, il y avait aussi la " rancœur " de constater le recul de son influence, et plus spécialement là où les militaires et les civils présents en Algérie étaient chargés d'user du prestige de la France pour tenter de freiner le mouvement de libération engrangé par les Algériens qui sont convaincus, en fait, de la cause nationale, dont le principal objectif est l'indépendance. La clarté, la rigueur, les sacrifices, l'attachement du peuple aux principes et à la volonté de poursuivre dans la voie tracée n'ont pas été dans le langage de libération nationale des paroles fortuites, mais plutôt une éthique qui s'inspire des traditions séculaires de lutte et de combat du peuple algérien. Et dont la glorieuse Révolution de Novembre 54 a précisé la portée idéologique, le domaine d'application et les perspectives humaines. Les stratèges français de la guerre d'Algérie se sont trompés en croyant que les massacres, les prisons, la torture, la terre brûlée etc., seraient suffisants pour contenir l'insurrection du peuple algérien. Ceux qui ont escompté la défaite se sont trompés. Les arguties juridiques des colonialistes et les menaces de génocides, qu'a fait peser sur le peuple algérien, une armée française en mal de prestige, n'auront pas raison de la volonté de tout un peuple, de son obstination à s'affirmer. Robert Lacoste se faisait le porte-parole des généraux fascistes et des ultras ; il déclarait à Oran qu'il lui suffisait de faire revivre la stratégie de la "terre brûlée" utilisée par son compatriote Bugeaud pour triompher de la Révolution algérienne. Face à cette politique de la terre brûlée mise en pratique par l'occupant, une prise de conscience s'est propagée au sein du peuple et à laquelle le FLN/ALN ont apporté leur action, l'ardeur révolutionnaire s'est traduite de fait au niveau international. La guerre d'Algérie a été un combat pour la liberté. Le peuple algérien, qui a subit la domination coloniale durant 132 ans et qui a versé un sang généreux, est aujourd'hui, cinquante-quatre ans après, conscient du prix de sa lutte.